Les Etats-Unis sont un marché clé pour la France, avec 25 000 tonnes de fromages exportées chaque année. Parmi eux, des spécialités normandes comme la Mimolette d'Isigny. "C'est un marché stratégique qui a doublé en dix ans", alerte François-Xavier Huard, PDG de la Fédération nationale de l'industrie laitière, cité par Web agri.
35% de taxes : un choc pour l'industrie fromagère normande
Isigny Sainte-Mère, envoie 56% de sa production à l'international, dont une partie aux Etats-Unis. Contrairement aux géants comme Lactalis ou Savencia, qui possèdent des usines sur place, les producteurs normands n'ont que peu de moyens pour échapper à ces nouvelles taxes. En 2019, une taxe similaire de 25% avait déjà fait perdre 14 millions d'euros au secteur. Cette fois, l'impact pourrait être encore plus dévastateur.
La Normandie vraiment en danger ? Pas si sûr…
Si la Normandie est concernée, tous les fromages ne seront pas touchés de la même manière. Les Etats-Unis interdisent déjà quasi totalement les fromages au lait cru, ce qui limite l'impact sur des AOP comme le Camembert de Normandie, le Livarot ou le Pont-l'Evêque, dont les productions fermières se font toujours au lait cru. Les parts des productions pasteurisées sont majoritairement industrielles.
De plus, les Américains ne raffolent pas des fromages à forte personnalité.
Les fromages de luxe survivront-ils ?
L'espoir réside dans le haut de gamme. "Quand il achète de la Mimolette d'Isigny, le consommateur américain, un peu comme celui qui achète son vin et son champagne, sera en capacité de payer quelques dollars de plus", estime François-Xavier Huard.
Mais d'autres produits risquent d'avoir des difficultés dans le marché américain, notamment le beurre normand, dont l'exportation pourrait être menacée.
La filière laitière en alerte
Face à cette menace, l'European Dairy Association prépare une réunion de crise en mars à Bruxelles avec la Commission européenne. "On valorise les 23 milliards de litres de lait français collectés grâce à l'export, il faut absolument maintenir cette visibilité", insiste François-Xavier Huard.
Le bras de fer commercial entre l'Europe et les Etats-Unis s'intensifie… et l'avenir des fromages normands sur le sol américain (enfin, ceux qui y sont autorisés) reste incertain.
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