"C'est une reconnaissance des compétences infirmières", salue Karim Mameri, président de l'ordre des infirmières et infirmiers de Seine-Maritime et de l'Eure. Dans la nuit du lundi 10 au mardi 11 mars, l'Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi visant à introduire une "consultation infirmière", instaurant à la fois les notions de "diagnostic infirmier" et de "droit de prescription". D'après le texte, la liste des produits de santé et des examens complémentaires que le professionnel pourra prescrire sera fixée par arrêté ministériel une fois la proposition de loi définitivement adoptée et "après avis de la Haute Autorité de santé".
La question des déserts médicaux
"La problématique aujourd'hui c'est l'accès aux soins", clame Karim Mameri qui exerce à Elbeuf. "Plus de 700 000 patients en affection longue durée aujourd'hui n'ont pas de médecin traitant", poursuit l'infirmier cadre de santé. Selon le soignant, cette proposition aurait donc l'avantage de lutter efficacement contre les déserts médicaux. "La réalité du terrain c'est que parfois des patients qui sont suivis par des infirmières se retrouvent sans médecin et donc sans ordonnance."
• A lire aussi. Bolbec. Un centre municipal de santé ouvre avec des médecins salariés
L'ancienne ministre de la Santé Agnès Firmin-Le Bodo le reconnaissait elle-même. Interrogée lors du congrès de l'Assemblée des maires de France en 2022, la Havraise déclarait : "87% du territoire français est un désert médical." Pour autant, il n'est pas question de "s'opposer aux médecins, il n'y a pas de rivalité au contraire il y a de l'harmonie", insiste Karim Mameri. Prescription de vaccination ou délivrance des certificats de décès, les missions des infirmières se sont déjà renforcées ces dernières années.
Karim Mameri, président de l'Ordre des infirmiers de Seine-Maritime et de l'Eure
Le législateur prévoit d'ailleurs de les élargir de nouveau. Là encore, une liste des actes et soins pouvant être réalisés par les professionnels sera fixée par un arrêté du ministre chargé de la Santé. Le texte, qui aborde également la question de la rémunération, doit poursuivre son parcours législatif au Sénat.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.