La lutte contre le cancer progresse sans cesse, et une technologie prometteuse attire aujourd'hui tous les regards : l'hadronthérapie. Ce traitement innovant, qui utilise des particules lourdes comme le carbone ou l'hélium, permet de cibler les tumeurs avec une précision inégalée tout en préservant les cellules saines.
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Caen, pôle d'excellence mondial
Dès 2027, Caen deviendra une référence mondiale grâce au centre CYCLHAD d'Hérouville-Saint-Clair, qui sera l'un des seuls établissements à disposer du C400, un accélérateur de particules unique en France. Christophe Rochais, vice-président de la recherche et de l'innovation à l'Université de Caen Normandie, explique : "Les radiothérapies classiques utilisent des rayons X. Avec l'hadronthérapie, on emploie des atomes plus lourds, capables de délivrer une dose d'énergie plus importante tout en épargnant les tissus sains."
Ce dispositif est d'autant plus précieux qu'il permet de traiter des cancers complexes comme ceux du pancréas, de la prostate ou de la peau. Certaines particules, notamment le carbone, sont particulièrement efficaces contre les cellules radio-résistantes, rendant possible un traitement plus ciblé et réduit en nombre de séances.
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Un projet ambitieux et stratégique
CYCLHAD ne s'est pas implanté à Caen par hasard. La présence du GANIL (Grand accélérateur national d'ions lourds) et de CYRCÉRON, des instituts de pointe en physique et en imagerie médicale, a fait de la région un écosystème idéal pour le développement de l'hadronthérapie. "Depuis près de 10 ans, nous avons travaillé pour faire du plateau caennais un centre d'excellence en médecine nucléaire", souligne Alexandre Wahl, président de CYCLHAD. L'arrivée prochaine d'une "bobine supraconductrice", élément central du C400, marque une étape cruciale pour le projet. Avec cette avancée, Caen se positionne comme un acteur majeur de la recherche et du traitement des cancers les plus complexes.
Christophe Rochais, vice-président de la recherche en Normandie (gauche), Alexandre Wahl, président du CYCLHAD (milieu), et Gabriel Gaubert, directeur général de CYCLHAD (droite).
Une prise en charge plus rapide et efficace
Le traitement par hadronthérapie se distingue aussi par sa rapidité : une vingtaine de minutes pour placer le patient bien précisément, et l'irradiation proprement dite dure seulement quelques secondes.
La durée du protocole dépend de la tumeur, mais en moyenne, 8 à 12 séances suffiront pour un traitement au carbone. "L'objectif est aussi de réduire un maximum les effets secondaires en ciblant mieux la tumeur", explique Anthony Vela, physicien médical.
Le centre accueille déjà des patients pour la protonthérapie, une technique similaire mais utilisant des protons au lieu d'ions lourds, qui s'adresse aussi bien des adultes que des enfants, qui représentent quand même 10 à 15% de la patientèle. "Le plus jeune patient traité à CYCLHAD a 18 mois, le plus âgé 101 ans", souligne Anthony Vela. Une équipe composée de physiciens, de manipulateurs radios et de médecins qui travaillent ensemble pour calculer et administrer la dose exacte nécessaire à chaque patient.
Pendant la visite du centre, la simulation d'une patiente en séance de protonthérapie.
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