Moins d'un an après la tenue des Jeux olympiques qui ont fait rayonner le sport dans tout le pays, le compte n'y est pas pour le syndicat Snes-FSU Normandie, qui alerte sur la vétusté des installations sportives de la région et notamment les gymnases vieillissants. Parti des données du registre de santé et sécurité au travail, le syndicat a compilé environ 25 signalements sur l'ensemble de la Seine-Maritime. A Rouen, sur la "grosse vingtaine" de gymnases appartenant à la Ville, "la plupart datent des années soixante-dix ou quatre-vingt", reconnaît Sarah Vauzelle, adjointe au maire en charge du sport. "On a un plan progressif de rénovation des équipements mais c'est assez long et sur ce mandat on a beaucoup investi sur du neuf parce qu'on n'avait pas suffisamment de gymnases", poursuit l'élue qui promet l'arrivée de nouvelles structures à horizon 2027-2028, notamment dans le quartier Grammont, mais aussi sur le campus de médecine et à l'Ile Lacroix avec la réhabilitation de l'ancienne piscine Océade. Si les choses semblent s'améliorer au gymnase Georges Braque attenant au collège du même nom sur les Hauts de Rouen, la structure a connu des problèmes de chauffage pendant plusieurs mois avec des cours parfois à 5 degrés à l'intérieur. Depuis, le chauffage a été réparé mais provoque beaucoup de bruit. Cumulé avec le bruit ambiant des cours, les enseignants ont déjà enregistré des pics sonores à plus de 100 décibels. Désormais, c'est une partie de l'éclairage qui fait défaut mais la mairie s'est engagée à intervenir dans le cadre du plan de passage au LED qu'elle lance sur tous ses équipements sportifs.
Des rénovations lentes
Bien qu'il soit relativement jeune, le gymnase du Sorbier des Oiseleurs au Petit-Quevilly "est inutilisable entre novembre et mars", des aveux de la maire de la ville, Charlotte Goujon. Le bâtiment a été construit il y a plus de 10 ans sur une dalle déjà existante dans le parc des Chartreux. "Le froid s'infiltre par le sol et crée de l'humidité rendant le terrain glissant, et pour les professeurs qui l'utilisent c'est très compliqué." En réponse, la collectivité a lancé des études pour la rénovation entière du complexe Jacques Gambade où se situe le gymnase du Sorbier mais "il n'y aura rien de sorti avant 2030 au moins", poursuit Charlotte Goujon qui devrait rencontrer les professeurs avant les vacances d'été "pour intégrer leurs remarques aux cahiers des charges des études". Les crises énergétiques et budgétaires ajoutées au mille-feuille administratif retardent d'autant plus la rénovation des installations. "On est dans des gymnases qui souvent n'appartiennent pas aux collèges ou aux lycées, ce n'est pas le chef d'établissement qui peut s'occuper de ça et donc on est sur des collectivités qui se renvoient la balle", déplore Eric Jouffret, professeur d'EPS et membre du syndicat Snes-FSU. Selon lui, le manque de chauffage reste la problématique la plus récurrente. "On a de nombreux gymnases qui sont entre 4 et 11 degrés alors que les préconisations de l'Education nationale c'est plutôt 16." Cette vétusté des installations s'explique avant tout par l'ancienneté des bâtiments et n'est pas propre à la Normandie. D'après un rapport rédigé en 2022 par le député Renaissance de la Moselle Belkhir Belhaddad, "sur les 272 000 équipements sportifs bâtis (en France) dont les collectivités sont propriétaires, près de 40% datent d'avant 1985 et 70% n'ont jamais fait l'objet de travaux importants".
Le Département, financeur des équipements sportifs
S'il n'est pas le seul financeur, le Département contribue fortement à l'entretien et à l'aide à la construction de nouveaux équipements sportifs en Seine-Maritime.
Le Département de Seine-Maritime, en charge des collèges, a la gestion de 61 installations sportives installées sur 48 collèges. La collectivité a reçu, jeudi 6 mars, une délégation de représentants du Snes-FSU pour justement faire le bilan des équipements. Le Département assure entretenir de manière régulière son patrimoine bâti. L'enveloppe consacrée à l'entretien courant et les grands travaux sur les équipements sportifs des collèges est de l'ordre de 11 millions d'euros par an. La collectivité peut aussi aider à la construction ou la rénovation d'équipements ne lui appartenant pas dès lors que des collégiens l'utilisent. Ainsi, le Département peut aller jusqu'à financer 30% d'un projet de construction ou de rénovation d'un gymnase, d'une piscine, d'une piste d'athlétisme ou d'un stade appartenant à une ville ou à une intercommunalité. De 2021 à 2024, le Département a instruit en moyenne 83 dossiers pour 4 millions d'euros d'investissement par an, dont une part importante consacrée à la construction des piscines, très coûteuses.
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