Se tenir prêt, si le pire devait se produire.
Dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 mars, un vaste exercice dit Novi, pour nombreuses victimes, et NRBC pour risque nucléaire, radiologique, biologique et chimique, a été organisé en gare de Rouen. L'occasion de s'exercer dans des conditions très proches du réel et de mettre à l'épreuve la coordination des différents services. En tout, 212 personnes, pompiers, policiers, Samu ou personnels de la préfecture étaient mobilisées. Le scénario retenu : celui d'une attaque terroriste dans la gare de Rouen avec potentiellement une attaque à l'arme chimique.
"On nous relate des remontées d'appels aux pompiers qui laissent entendre qu'il y aurait eu un ou plusieurs coups de feu en gare avec possiblement du gaz repéré", explique au début de l'exercice peu avant minuit, Clément Vivès, sous-préfet, qui va ensuite coordonner la cellule de crise mise en place en préfecture. Lui non plus ne connaît pas à cette heure le détail du scénario. Les pompiers sont les premiers arrivés sur place. Tous s'équipent de combinaison NRBC étanches et de masques pour se prémunir d'un risque chimique. L'équipement gêne les mouvements, la respiration est difficile, le champ de vision réduit. Ils prennent en charge les premières victimes déjà sorties de la gare.
Les pompiers prennent en charge les premières victimes, sorties d'elles-mêmes sur le parvis de la gare.
La police arrive ensuite et mène dans un premier temps les opérations. Equipés des mêmes combinaisons, de boucliers et d'armes lourdes, les agents pénètrent dans la gare pour donner l'assaut.
Les policiers ont pu neutraliser l'unique assaillant imaginé dans l'exercice. - Préfecture de Seine-Maritime
"On a rempli l'objectif. L'assaillant est ressorti du local dans lequel il était retranché, a attaqué dans la gare et a été neutralisé par les policiers", affirme la commissaire Annabelle Dezard, qui coordonne les forces de police. Un fonctionnaire a été fictivement blessé par balle dans l'assaut. La gare est désormais sécurisée. Pompiers et Samu prennent la main sur l'opération pour évacuer les 26 victimes, avec un protocole extrêmement strict étant donné le risque chimique.
Une fois la gare sécurisée, les pompiers peuvent évacuer les "plastrons" qui jouent les victimes. - Préfecture de Seine-Maritime
"L'objectif est d'évaluer en zone contaminée les personnes pour prioriser celles qui vont être évacuées et décontaminées dans la cellule des pompiers", précise Cédric Damm, le directeur du Samu de Rouen. Les "plastrons", qui jouent les victimes, simulent des blessures par balle ou des difficultés respiratoires.
Arrivée sur un camion, l'unité de décontamination s'installe.
En une vingtaine de minutes, l'unité de décontamination est opérationnelle.
Cette unité de décontamination des pompiers, montée sur un camion, s'est installée en une vingtaine de minutes sur le parvis. Avec elle, un second camion-citerne de 13 000L pour que l'ensemble soit complètement indépendant pour les douches de décontamination à venir. "Les victimes sont potentiellement porteuses d'un produit contaminant, le but est de juguler ça", détaille le lieutenant-Colonel Eric Tirelle des pompiers. Après les premiers soins éventuels, les victimes sont laissées en observation et débarrassées de leur première couche de vêtement. Une partie devra passer à la douche décontamination. "La cellule à des couloirs de douche, soit pour les valides qui auront un message sonore qui leur indique quoi faire sous la douche, soit pour les non-valides qui vont être aidés par des pompiers."
Le Samu a mobilisé son camion adapté aux situations avec de nombreuses victimes.
Les personnes valides passent d'elle-même à la douche de décontamination quand les blessés sont pris en charge par les pompiers.
Bilan fictif : 28 blessés dont un agent de police et un de la sûreté ferroviaire. Le produit chimique dans le scénario était finalement un insecticide dangereux mais pas hautement meurtrier.
Une logistique impressionnante pour cet exercice de grande ampleur suivi de près par de nombreux observateurs. Un retour d'expérience doit permettre ensuite d'encore améliorer les procédures pour être le plus efficace possible en situation réelle.
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