Le centre François Baclesse à Caen investit dans le futur. Jeudi 6 mars était inaugurée une workstation, consacrée à l'intelligence artificielle. Cette "station de travail" est composée d'un open space avec des bureaux, et d'un local sécurisé avec des serveurs de calcul. "Cela témoigne de la volonté du centre de s'inscrire dans la réalité de la science", explique le professeur Roman Rouzier, le directeur. Alors que le besoin médical se fait de plus en plus important avec le vieillissement de la population, et que la Normandie affiche une surmortalité de cancer de 6% par rapport à la moyenne nationale, le centre Baclesse souhaite se servir de l'intelligence artificielle pour gagner du temps, et améliorer la prise en charge des patients.
Les serveurs capables de réaliser de nombreux calculs en un temps express.
Les ordinateurs sont utilisés par des étudiants, des chercheurs, des professionnels de santé...
Des usages "déjà évidents"
"C'est la preuve que l'IA crée des emplois plutôt qu'elle n'en détruit pour le moment", remarque Aurélien Corroyer-Dulmont, responsable du pôle en question, composé d'une quarantaine de personnes, permanentes ou non. "Nous avons beaucoup de données dans un établissement de santé, mais elles sont fragmentées, aujourd'hui, nous les sous-utilisons", regrette Roman Rouzier.
Aurélien Corroyer-Dulmont est responsable du pôle d'intelligence artificielle.
Pour lui, les deux usages de l'intelligence artificielle dans son domaine sont "déjà évidents". Elle permet de "gagner du temps" en réalisant par exemple des synthèses, et "comme on a beaucoup de choses à faire, c'est important". L'IA peut aussi servir à "innover", bien qu'il faille ensuite, comme pour un médicament qui entre sur le marché, passer une série de tests et de validations. "L'IA peut aussi analyser un compte rendu, ou les délais de prise en charge, les chances de survie en fonction du stade de la tumeur…" Le professeur rappelle toutefois qu'il faut "toujours avoir un contrôle humain".
Aurélien Corroyer-Dulmont
A quoi ça sert ?
Cette workstation doit permettre d'accélérer l'innovation au centre François Baclesse.
Cette workstation vient garnir le pôle intelligence artificielle du centre François Baclesse. Son responsable Aurélien Corroyer-Dulmont y voit d'abord un intérêt de formation. "On a des professionnels de santé qui voient l'arrivée de l'IA dans leurs domaines, et qui veulent se former. On peut aussi a contrario former des informaticiens au domaine de la santé."
"Un outil supplémentaire"
L'objectif de cette workstation est de créer, puis de tester, en interne des algorithmes capables d'entrer dans la routine d'utilisation des professionnels. "Il faut voir l'IA de demain comme un outil supplémentaire, poursuit avec entrain Aurélien Corroyer-Dulmont. Pour améliorer la prise en charge, en terme de gain de temps oui, mais surtout pour capter des informations qu'un humain ne capterait potentiellement pas. Elle pourrait ensuite agréger toutes ses informations pour être plus précis dans la prise en charge du patient. On appelle ça de la médecine personnalisée. On va essayer de donner un traitement personnalisé à chaque patient, et l'IA pourrait nous aider à le faire."
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