En 2017, la vie de Philippe Née bascule. Victime de harcèlement moral, il sombre dans un burn-out qui le cloue à l'hôpital pendant six mois. C'est alors qu'il découvre un reportage sur la médiation animale avec des alpagas. Une révélation. "Pourquoi pas moi ?" se demande-t-il. Il a les terrains de ses grands-parents, une envie de se reconstruire et, surtout, un coup de cœur pour ces animaux fascinants.
L'habitant de Fontaine-la-Louvet, dans l'Eure, se forme, décroche un diplôme agricole et élabore son projet : Normandie alpagas, une ferme pédagogique dédiée à ces camélidés venus des Andes. Mais alors qu'il touche son rêve du bout des doigts, un diagnostic tombe : quatre cancers. Un choc, mais pas une fatalité. Les banques refusent de le financer ? Qu'à cela ne tienne, il se lance en autofinancement. "Le 24 janvier 2023, j'ai enfin accueilli mes deux premiers alpagas. C'était le premier jour de rayon de soleil après l'hiver. Ça m'a motivé à me battre encore plus", confie-t-il.
Aujourd'hui, il en possède quatre et propose de la médiation animale, une approche qui permet d'apaiser les personnes en difficulté, grâce à la douceur et à la présence bienveillante des alpagas.
Derrière ces petites oreilles pointues et cette laine toute moelleuse, se cachent de vrais thérapeutes sur pattes. - Normandie Alpagas
La médiation animale, une approche qui fait des miracles
Son activité ne se limite pas à l'élevage. Il se déplace dans des maisons de retraite, des écoles ou encore des centres pour enfants en situation de handicap. "J'amène mes alpagas dans les structures qui m'accueillent et je les mets en contact avec les personnes qui en ont besoin. Il se passe alors un échange basé sur les caresses et la douceur."
Les bienfaits sont parfois spectaculaires. "Pour les enfants hyperactifs, ça peut les apaiser et les aider à retrouver le sommeil. Pour les autistes, cela permet d'aller vers les autres en brisant leur carapace."
Il raconte notamment l'histoire d'une jeune fille autiste : "La première rencontre a été compliquée, elle n'osait pas approcher les alpagas. Mais aujourd'hui, elle vient nous voir régulièrement et prend même le temps d'expliquer aux visiteurs comment s'occuper des animaux. Et maintenant, elle est en train de préparer un bac pro agricole !"
Une aventure familiale et des projets plein la tête
Normandie alpaga, c'est aussi une histoire de famille. "Ma mère tricote à la main les produits en laine d'alpaga que nous vendons sur les marchés. Ma fille, elle, prépare un bac pro Responsable Agricole pour m'aider sur l'élevage !"
L'objectif à long terme ? "D'ici cinq ans, j'aimerais avoir un nouveau corps de ferme ouvert au public, avec des visites pédagogiques autour des alpagas. Je voudrais aussi intégrer une filature sur place et développer mon troupeau pour atteindre une cinquantaine d'animaux."
Le secret du bonheur ? Un peu de douceur, un regard bienveillant… et beaucoup d'alpagas ! - Normandie Alpagas
Pour se faire connaître, il est présent sur plusieurs marchés chaque semaine. "On est sur les marchés de Pont-Audemer, Pont-l'Evêque, Beuzeville, Le Neubourg, Cormeilles, Villers-sur-Mer, Bernay, Saint-Romain-de-Colbosc et Brionne. L'après-midi, c'est consacré aux travaux de la ferme et à la médiation animale."
Des événements sont aussi organisés. "En mars, on sera au marché artisanal du lycée agricole de Canappeville, à la foire aux ânes de Moyaux et à la mini-ferme de Bernay. L'an dernier, 300 enfants ont découvert les alpagas, c'était magique !"
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