"Je suis sceptique", confie Jean-Luc Flamand, responsable de la boutique Les sentiers de Bordeaux à Rouen. Courant mars, les policiers municipaux rouennais pourront mettre une amende depuis le centre de supervision urbain grâce aux caméras de vidéosurveillance. Si une voiture est garée sur le trottoir, sur un passage piéton, qu'elle grille un feu rouge, prend un sens interdit, ils pourront verbaliser directement l'automobiliste. A noter que les infractions comme le téléphone au volant ne sont pas prises en compte. Après une phase de "pédagogie" pour informer la population entre l'automne et mars, les contraventions vont devenir concrètes.
"Je me demande jusqu'où on peut aller"
Cinq secteurs sont concernés par la vidéoverbalisation à Rouen : la rue de la République, Saint-Vivien, Jeanne d'Arc, Lafayette et les quais, rive gauche et rive droite. Jean-Luc Flamand, commerçant installé près de la rue de la République, ne perçoit pas d'un bon œil ce dispositif. Selon lui, "c'est un système d'automatisation pour mettre des contraventions". Ce qui l'inquiète, c'est "le fait qu'on peut aussi remarquer la présence de telle personne à tel endroit à telle heure". Un sentiment partagé par Elana Bejjaji, une Rouennaise qui pointe du doigt certaines dérives en termes de surveillance du citoyen. "Je me demande jusqu'où on peut aller via les vidéos", relate-t-elle.
La vidéoverbalisation a été votée en conseil municipal en juin dernier. "Le but, c'est de voir l'infraction en direct, identifier le véhicule et constater l'infraction", explique Kader Chékhémani, adjoint au maire de Rouen en charge de la tranquillité publique, de la propreté et du stationnement. Un système qui vise à compléter le travail des agents sur le terrain.
Les objectifs
Après la phase de pédagogie de la vidéoverbalisation à Rouen, l'étape suivante est celle de l'expérimentation courant mars. Le dispositif va être mis en place pendant un an.
La phase de pédagogie
Depuis l'automne, entre le mois d'octobre et novembre, et jusqu'en mars, la Ville de Rouen a mis en place la vidéoverbalisation via une première phase pédagogique. L'objectif, prévenir la population à travers l'installation de panneaux. S'ensuivra une autre phase courant mars, celle de l'expérimentation.
La phase d'expérimentation
Pendant un an, les cinq secteurs déterminés par la Ville de Rouen pour la vidéoverbalisation seront particulièrement observés par les policiers travaillant au centre de supervision urbain à Rouen. L'image montrant une infraction pourra être conservée pour prouver ce qu'il s'est passé en cas de recours. S'il y a eu infraction, alors il y aura verbalisation.
Une quinzaine de caméras utilisées
Une quinzaine de caméras installées dans les quartiers situés dans la zone de vidéoverbalisation permettent aux policiers de repérer des infractions dangereuses vis-à-vis des piétons et des cyclistes sur la voie publique.
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