Après la douche froide, le plan de bataille qui se dessine. Vendredi 21 février, les syndicats de Lubrizol se rassemblent en intersyndicale pour coordonner leur mouvement, une semaine après l'annonce par la direction d'une réorganisation qui entraînerait la suppression d'environ un quart des emplois en Seine-Maritime, sur les sites de Rouen et d'Oudalle, près du Havre. "A Rouen, c'est 145 postes supprimés sur 380 et à Oudalle une trentaine sur 250", précise Francis Malandain, délégué syndical central de la CFE CGC Lubrizol, le syndicat majoritaire à Rouen et au niveau national.
"Il doit y avoir un plan de départ volontaire"
Son syndicat soutient la grève, à l'appel de la CGT, qui a mis la production à l'arrêt sur les deux sites seinomarins depuis lundi 17 février, même s'il n'appelle pas encore directement à rejoindre le mouvement. Il sait qu'il faudra certainement y venir pour peser dans les négociations qui doivent débuter, jeudi 6 mars. "On prépare les salariés à une grève longue, c'est un vrai levier. Lubrizol a fait des stocks pour livrer ses clients, mais quand les stocks seront à 0, ça pourra entraîner des pénalités importantes", détaille-t-il, mesurant déjà la nécessité d'un rapport de force.
D'ici là, il faudra obtenir des avancées. La CGT demande l'annulation pure et simple du Plan de sauvegarde de l'emploi. Francis Malandain n'y croit pas mais fixe déjà des lignes rouges. "Evidemment, il doit y avoir un plan de départ volontaire. Evidemment, il faut des conditions qui tiennent la route pour les salariés proches de la retraite. La réorganisation est au 1er janvier 2026, alors il faut garder les salariés jusqu'au 31 décembre 2025. Et puis il faut revoir les indemnités parce que la base n'est même pas respectueuse !" s'insurge-t-il.
"C'est d'une violence absolument monstrueuse"
Les syndicats indiquent que Lubrizol aurait proposé pour les licenciements, en plus des indemnités conventionnelles, 2 000€ jusqu'à 10 ans d'ancienneté et 4 000€ entre 10 et 20 ans. De son côté, Lubrizol se refuse à tout commentaire supplémentaire jusqu'au début des négociations le 6 mars. "Dans les plans que l'on voit, c'est ce qu'on propose par année d'ancienneté ! Il y a un minimum de respect, s'agace Francis Malandain. C'est d'une violence absolument monstrueuse."
Dans son communiqué pour annoncer la réorganisation, Lubrizol précisait simplement proposer "des mesures pour favoriser le reclassement interne et externe, un congé de reclassement interne et externe, des aides à la formation, à la mobilité, à la création d'entreprise et un accompagnement personnel par un cabinet spécialisé en ressources humaines, pour faciliter le retour rapide à l'emploi". Une source indique également que rien n'est gravé dans le marbre avant les négociations du 6 mars.
De son côté, Francis Malandain se dit déterminé. "Un PSE, quand on a affaire à des gens comme ça, c'est une guerre."
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