Mercredi 12 février, devant l'Assemblée nationale, le ministre de la Santé Yannick Neuder a annoncé son intention de limiter, dans certains cas, les frais de stationnement hospitaliers. Cette intervention vise à soulager les familles confrontées à des hospitalisations longues, en leur offrant une prise en charge partielle ou totale de ces frais.
Yannick Neuder a affirmé sa position qu'"il y ait une prise en charge de cette nécessité d'avoir les proches au chevet des patients". "Cela fait partie de l'accompagnement et de l'humanité que nous devons remettre dans nos politiques publiques", a rapporté Le Parisien.
La question a été soulevée par le député PS de Meurthe-et-Moselle, Stéphane Hablot, qui a qualifié la situation de "scandale", citant l'exemple d'une femme devant parcourir 200km par jour pour rendre visite à sa mère en soins palliatifs à Nancy, tout en payant 300 euros par mois de parking. Une situation qui soulève l'indignation.
Les hôpitaux normands concernés par la polémique
En Normandie, plusieurs hôpitaux sont directement concernés par cette controverse.
A Avranches, l'Hôpital Privé de la Baie, géré par le groupe Vivalto Santé, a rendu son parking payant depuis septembre 2024. La première demi-heure est gratuite, puis chaque quart d'heure supplémentaire coûte 30 centimes. Les patients en prise en charge médicale lourde et leurs proches peuvent bénéficier d'une exonération totale.
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Le CHU de Rouen a un dispositif de parking payant, confié à Effia dans le cadre d'une délégation de service public. Ce système, en place depuis août 2020, est justifié par la lutte contre les voitures ventouses et l'optimisation de l'espace. Cependant, même les salariés de ces établissements doivent s'acquitter de frais de stationnement, une situation qui suscite des critiques récurrentes.
Le CHU de Caen fait lui aussi payer son stationnement, où seule la première heure et demie de parking est offerte.
Il est possible de se faire rembourser les frais de trajet et de stationnement via Ameli, avec une prescription médicale et les justificatifs. Mais cela ne concerne que le patient et son accompagnant, pas les visiteurs. De plus, dans le cadre d'un traitement lourd, les patients et leurs familles ont souvent d'autres préoccupations que ces démarches administratives.
Un enjeu financier et humain
La multiplication des concessions de parkings hospitaliers à des opérateurs privés est une réalité depuis plus d'une décennie. Sous forte contrainte budgétaire, les hôpitaux cherchent à concentrer leurs investissements sur leurs activités de soins. Pourtant, pour les familles, ces frais supplémentaires représentent souvent une charge difficilement supportable, notamment en cas d'hospitalisations longues.
L'initiative du ministre pourrait donc marquer un tournant, répondant à une demande de plus en plus pressante : remettre l'humain au cœur des politiques de santé. Reste à savoir si cette volonté politique se traduira rapidement en mesures concrètes pour les hôpitaux normands et au-delà.
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