Samedi matin, 9h30, j'arrive à Courseulles-sur-Mer pour faire du longe-côte, autrement dit pour marcher en mer. La température extérieure est de 2 °C. L'eau n'est pas beaucoup plus chaude, elle est à 7 °C. Note à moi-même : "Apprendre à me taire en conférence de rédaction, plutôt que de proposer des idées pareilles." Point positif : le ciel est d'un bleu limpide, et le soleil brille.
"L'horizon comme seule barrière"
J'entre dans l'école de voile, et suis accueillie par Gaëlle Benich, monitrice bénévole au club. Elle me prête tout un équipement : une combinaison, des chaussons et un t-shirt. Et ce n'est pas fini, puisque dans le vestiaire les autres filles du groupe me prêtent bonnet, cache-cou et gants. Je suis parée face au froid ! Mais nous n'entrons pas tout de suite dans l'eau. D'abord, il faut manger un peu, "pour réchauffer l'intérieur". Puis, s'échauffer soigneusement sur la plage, articulation par articulation. Une fois la troupe prête : à l'eau. Et là, je me rends compte que je ne suis pas aussi bien protégée du froid que je le croyais. Durant les premières minutes, je me dis que je ne tiendrai jamais, j'ai si froid que j'ai peur de perdre mes orteils. Alors pas le choix, pour contrer l'hypothermie, il faut bouger. "On fait beaucoup d'exercices de cardio, comme des accélérations", explique Gaëlle Benich. La séance commence par des allers-retours dans l'eau. "Il faut avoir l'eau entre le nombril et la poitrine." Le groupe est hétéroclite : hommes comme femmes, jeunes comme plus âgés. "C'est toujours le même groupe, très solidaire, où tout le monde s'attend." Mes extrémités se réchauffent enfin. En fait, je n'ai plus froid du tout, et il fait même très chaud à l'intérieur de la combinaison. On me demande d'accélérer. "Pousse sur tes jambes Alix, ça va t'aider", me conseille la monitrice. Contrairement à ce que je pensais, c'est très physique. "Il y a des bienfaits pour le cœur et la circulation du sang. Puis évidemment pour le moral, avec l'horizon comme seule barrière." Les exercices s'enchaînent, avec une intensité croissante et un sprint final. Dernier coup de sifflet - tant attendu - et place à la récupération, en se laissant porter par l'eau. Une fois revenue sur le sable, arrive le plus douloureux pour moi : enlever la combinaison et tout l'équipement. Je tremble littéralement de froid. La douche brûlante enflamme mes membres glacés, mais je n'arrive pas à me réchauffer. Heureusement, Chandeleur oblige, un goûter prolonge la séance. Je me laisse aller, crêpe dans une main, thé dans l'autre… La détente est là, et elle ne me quittera pas de la journée. Finalement, je ne regrette pas, et je recommande.
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