C'est en traversant la Sibérie que Franck Desplanques, né à Caen, a développé le goût du voyage. Après sa première rencontre avec les Nénètses, peuple autochtone nomade "qui élève des rennes et se déplace en traîneau", il retournera vivre auprès d'eux par intermittence pendant 15 ans, à chaque fois entre 4 et 8 mois. Celui qui a travaillé pour Canal+, l'émission Thalassa, et depuis des années pour l'émission Rendez-vous en terre inconnue, a ensuite écumé les régions du globe, à la rencontre de peuples reculés. "Je fais des recherches pour connaître la communauté, puis je vais sur place, pour essayer de les croiser, avec un interprète choisi pointilleusement", explique-t-il.
"Ni des dieux, ni des sauvages"
"Ces communautés sont une richesse énorme pour nous, leur spiritualité, leur savoir-faire, leur liberté, leur courage… Leurs valeurs sont une source d'admiration", poursuit Franck Desplanques. Il a choisi sept peuples pour leur consacrer une exposition photographique gratuite, à retrouver au centre d'art Quai de la Photo à Paris jusqu'au 28 février, ou bien dans la revue Natives, où figurent 140 clichés.
L'exposition est à retrouver jusqu'à la fin du mois de février au Quai de la Photo à Paris. - Marion Briffod
En passant par la Colombie, l'Ethiopie, le Groenland ou encore le Népal, il fait le tour de ces peuples "tous menacés", que ce soit par ceux qui veulent piller leurs ressources ou le réchauffement climatique. Voulant "témoigner de leur existence", le photographe montre qu'ils ne sont "ni des dieux, ni des sauvages". Mais surtout, il veut faire comprendre que ces communautés "vivent à la même époque que nous. Leurs problématiques sont parfois les mêmes que les nôtres : ils veulent un avenir meilleur pour leurs enfants. Nous avons besoin d'eux, et ils ont besoin de nous".
Les Kogis, qui vivent en Colombie. - Franck Desplanques
Les Inughuit vivent au Groenland. - Franck Desplanques
Les Mentawaï, en forêt indonésienne. - Franck Desplanques
L'exposition deviendra ensuite itinérante pendant deux ans. Rien n'est encore lancé, mais Franck Desplanques a "très envie de venir à Caen".
La vision du chaman
C'est un chaman mentawaï qui a été l'élément déclencheur de l'exposition photographique de Franck Desplanques.
Pour réaliser cette exposition photographique, Franck Desplanques soutient que "l'élément déclencheur est un chaman mentawaï" qu'il connaît depuis 18 ans. Les Mentawaï sont un peuple vivant au large de l'île de Sumatra, en Indonésie. "Il m'a expliqué qu'il voyait la forêt d'une façon différente, avec des couleurs très vives, les couleurs de protection des esprits, qui sont le jaune, l'orange et le rouge."
Leur rendre hommage
Le photographe a voulu représenter cette vision. "J'ai modifié mon appareil pour capter des spectres de lumière plus larges que notre vision, pour essayer de représenter la forêt avec ces couleurs des Mentawaï." Le Caennais a alors montré le résultat au chaman, "qui était bluffé", mais qui lui a tout de même rétorqué "qu'il manquait du bleu".
Avec aussi des négatifs noir et blanc, Franck Desplanques a "modifié les réalités", pour mettre en valeur "ces populations qui ont un regard très créatif sur leur univers, avec leurs costumes, leurs maquillages, leurs torses couverts de plumes, de peintures… Je veux rendre hommage à leur créativité".
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