Les indicateurs économiques sont loin d'être au vert en ce début d'année 2025. Entre incertitude politique et chômage qui repart à la hausse (+3,5% au 4e trimestre 2024 en Normandie), les entreprises s'apprêtent à traverser une zone de turbulences. Mais en Normandie, il y a aussi des secteurs qui ne connaissent pas la crise, et qui ont toujours autant besoin de bras dans les mois et années qui viennent. Tour d'horizon non exhaustif.
Plus de 10 000 emplois
avec le nouvel EPR2 à Penly
La filière de l'énergie est particulièrement dynamique en Normandie. Le futur chantier de l'EPR2 de Penly sera particulièrement pourvoyeur d'emplois. "On imagine 10 000 à 12 000 emplois sur toute la durée du chantier qui doit se poursuivre jusqu'à 2035-2037 avec une grande diversité de métiers qui vont évoluer au fil du temps", détaille Véronique Chabran, directrice régionale de l'emploi pour EDF Normandie. Certains recrutements ont commencé pour les premiers travaux de terrassement et de génie civil. "Les premiers métiers appelés seront ceux de coffreurs-bancheurs et de ferrailleurs qui installent les infrastructures nécessaires à la construction des réacteurs", ajoute la professionnelle. Viendront ensuite les métiers qui toucheront à l'électricité, mais aussi les métiers de mécaniciens, chaudronnier, robinetier qui "sont déjà des métiers d'appel chez EDF". Une fois le chantier terminé, plus de 1 000 salariés devraient travailler au sein de la nouvelle centrale. Et sur le chantier, EDF a prévu que 8 500 emplois soient réservés à des Normands.
L'hôtellerie-restauration a besoin de bras
Le secteur a réellement connu une crise des vocations à l'aune des confinements qui ont émaillé la crise du Covid. Aujourd'hui encore, les difficultés de recrutement se font sentir. "Il faut arrêter les préjugés. Ces métiers sont incroyables pour avoir de beaux parcours de vie et professionnel. Et le métier évolue dans le bon sens, on ne travaille plus comme il y a 30 ans", indique Julien Marchal Guéret, président de l'UMIH de Seine-Maritime, l'organisation qui défend les intérêts du secteur. Evidemment, ces métiers impliquent souvent de travailler le soir, le week-end, pendant les vacances ou avec la fameuse coupure à la mi-journée, pour assurer les services du midi et du soir. "Tous les métiers ont leurs contraintes, mais la grille de salaires a nettement évolué, les aménagements de planning sont plus fréquents et des postes se sont créés", insiste celui qui dirige aussi l'Hôtel de Dieppe à Rouen.
Des métiers variés dans l'Armée de l'Air
"Sur 2024, 2025, on est globalement sur 3 500 à 4 000 recrutements par an", indique le général Frédérick Devanlay, directeur recrutement réserve jeunesse de l'Armée de l'Air et de l'Espace. Et en Normandie, la BA105 à Evreux est directement concernée. "C'est une centaine de personnes par an", précise le général. Evidemment, l'Armée de l'Air n'est pas réservée qu'aux pilotes. "C'est moins de 10% ! Vous avez 50 métiers différents, 13 domaines d'activité. On accueille tout le monde de la 3e à BAC+5", avance Frédérick Devanlay.
Au-delà de cette liste non exhaustive, la Normandie présente des opportunités dans l'industrie, et en particulier dans les secteurs de la chimie, la pharmaceutique et les cosmétiques, mais aussi dans l'agroalimentaire.
Les aides à l'embaucheen apprentissagerevues à la baisse
L'apprentissage, largement subventionné jusqu'à maintenant, va voir les aides de l'Etat baisser.
L'aide pour les employeurs qui embauchent des apprentis baisse en 2025. "Elle sera d'un montant de 5 000€ pour l'embauche d'un apprenti au titre de la seule première année du contrat pour les entreprises de moins de 250 salariés, et de 2 000€ pour les autres entreprises", précise le ministère du Travail dans un communiqué, au lieu d'une aide unique à 6 000€ pour tous. L'aide est maintenue à 6 000€ pour l'embauche d'un apprenti en situation de handicap. Quel sera l'impact sur les embauches globales d'apprentis ou d'alternants ? "J'ai peur que ce soit difficile dans les petites entreprises et qu'on en embauche moins dans les grosses", estime Nicolas Lizant, secrétaire général du Medef Normandie, qui juge qu'il pourrait y avoir une baisse de 15 à 20% de l'embauche des alternants. "C'est dommage, parce que ça permet à un jeune de faire des études, et d'être payé pour le faire, ce qui est un formidable ascenseur social." En 2022, plus de 8 243 contrats en alternance étaient en cours en Normandie, selon l'Opco EP.
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