Face à la réforme des retraites, les dockers et agents portuaires du Havre ne désarment pas. Depuis deux ans, ils réclament des aménagements pour leurs métiers en raison de la pénibilité. Mais entre remaniements, dissolution et censure, la profession n'a toujours pas obtenu de réponse du ministère des Transports. La CGT Ports et Docks appelle donc à deux jours de grève nationale, jeudi 30 et vendredi 31 janvier. A ces 48 heures s'ajoutent des grèves perlées, avec des débrayages de quatre heures, tous les deux ou trois jours, jusqu'à la fin février.
Une escale de paquebot annulée
"C'est un mouvement national qui ne concerne pas seulement Le Havre et Rouen, contre une réforme sur laquelle nous n'avons aucun levier, mais cela a évidemment des répercussions en aval sur notre activité", reconnaît Christophe Berthelin, directeur général par intérim d'Haropa, l'établissement qui réunit les ports du Havre, de Rouen et de Paris. Interrogé à l'occasion du bilan 2024 d'Haropa sur l'impact éventuel de ces grèves sur les escales de navires, Florian Weyer, directeur délégué d'Haropa dans la cité océane, indique que "les arrêts de travail de quatre heures n'ont pas d'impact sur les entrées et sorties de navires. Le mouvement de 48 heures a en revanche conduit à l'annulation de l'escale du paquebot MSC Preziosa qui était attendu jeudi 30 janvier".
L'inquiétude des transporteurs routiers
Le mouvement fait par ailleurs réagir la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR), qui espère une "médiation rapide" entre les différentes parties. "Quand il y a un arrêt de 48h, il y a une désorganisation des prises de rendez-vous pour retirer les conteneurs sur le port du Havre et un risque d'engorgement, déplore son délégué régional, Samuel Neufville. A plus long terme, le risque, c'est que les bateaux soient détournés vers les ports du nord de l'Europe, avec des flux et une activité moindre." Le secteur du transport routier a déjà connu une forte baisse d'activité en 2024, en raison de la conjoncture économique, avec une hausse de 40% des défaillances d'entreprises au niveau national. "On a l'impression de mettre des coups de frein assez régulièrement, cela nous inquiète", conclut Samuel Neufville.
Samuel Neufville, délégué régional de la FNTR
Les ports français avaient en effet déjà été touchés par une grève des dockers et des travailleurs portuaires contre la réforme des retraites en février et en juin dernier, après une année 2023 marquée par une longue lutte dans divers secteurs professionnels. La place havraise compte 2 800 ouvriers dockers et 2 200 travailleurs portuaires.
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