Son cas a été mis sous le feu des projecteurs par l'émission Compléments d'enquête sur France 2. Mais Liri, 25 ans, originaire du Kosovo, est face aux mêmes difficultés que des milliers d'étrangers en France. Arrivée il y a 10 ans, elle a été scolarisée, a obtenu son bac puis a étudié à la fac à Rouen et a obtenu sa licence. Elle parle cinq langues, a décroché une promesse d'embauche pour un travail en comptabilité. Mais au moment de demander un titre de séjour en règle, la préfecture de Seine-Maritime a répondu par une Obligation de quitter le territoire français. "Je ne comprends pas. Je suis arrivée il y a dix ans, j'ai appris beaucoup de choses, j'ai été scolarisée, j'ai reçu des aides. Aujourd'hui, je peux m'occuper de moi mais aussi contribuer en travaillant, et ils ne veulent pas que je donne en retour", s'étonne la jeune femme qui a sa famille, ses amis et toute sa vie à Rouen.
Elle a reçu le soutien public du maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, mais aussi de nombreux élus locaux et députés de l'agglomération de Rouen.
La jeune femme originaire du Kosovo a reçu le soutien de nombreux élus locaux.
Une nouvelle circulaire Retailleau
"On est en absurdie totale, s'insurge Nicolas Mayer-Rossignol. La très grande majorité des cas, comme Liri, ne posent aucun problème." Et de dénoncer un "gaspillage d'argent public" avec des fonctionnaires mobilisés pour délivrer les OQTF ou instruire des dossiers. Lui l'assure, "c'est l'intérêt des Français d'accueillir ses personnes qui cotisent, travaillent et contribuent à la richesse du pays".
Cécile Madeline, l'avocate de Liri à Rouen, profite de cette médiatisation pour rappeler que des cas similaires sont très courants. "On prend énormément d'OQTF qu'on ne peut, en plus, pas appliquer. En France, on prend plus d'OQTF qu'en Italie, Espagne et en Grèce réunies," assure-t-elle. Une surenchère finalement très politique avec la dernière loi Darmanin et la nouvelle circulaire Retailleau, conçues pour montrer une certaine fermeté. "La circulaire dit en gros d'admettre au séjour le minimum de gens et de ne pas faire d'humanitaire sur les personnes étrangères qui sont en France depuis moins de sept ans", précise l'avocate.
Et dans le cas de Liri, la circulaire, qui n'a pas valeur de loi, ne semble même pas être en mesure de s'appliquer. L'avocate rappelle que le préfet a un pouvoir souverain d'appréciation et peut délivrer un titre de séjour. Les élus mobilisés, et Liri, espèrent que la médiatisation fera progresser le dossier. Et pourra servir d'exemples pour des cas similaires.
Contactée, la préfecture répond que "le dossier de l'intéressée a fait l'objet de plusieurs examens approfondis de la part des services, qui ont constaté qu'elle ne remplissait pas les conditions nécessaires pour être régularisée", ajoutant que "la durée de présence en France de Liri n'a été rendue possible que par son maintien sur le territoire malgré une précédente mesure d'éloignement".
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Je n'ai rien contre cette jeune femme. Mais il y a beaucoup de chômeurs en France et je pense qu'il serait plus logique que ce travail soit attribué à un français qui cherche du boulot