Véritable symbole du gothique rayonnant dans la Région, l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen est unique à bien des égards. Tour d'horizon avec Quentin Bicheux, chargé des patrimoines artistiques pour Rouen tourisme.
Des proportions hors-norme
"Les touristes la confondent très souvent avec la cathédrale", s'amuse Quentin Bicheux. Et pour cause, l'abbatiale est immense : 33 mètres sous voûte, c'est plus haut que Notre-Dame, et avec ses 134 mètres de long, elle est l'une des plus grandes églises gothique rayonnant en Europe.
Avec 1 523m2 de vitraux entièrement préservés du XIVe à l'époque contemporaine, "c'est l'ensemble le plus cohérent de tout Rouen".
Une rose comme arbre généalogique
La rosace sud de la fin du XVe siècle, entièrement restaurée est en fait "une représentation très rare sous cette forme d'un arbre de Jessé". Jessé, ce personnage biblique, est au centre et sa descendance est représentée en pétales autour de lui sur plusieurs générations, jusqu'à, en haut, Marie, à côté de son fils Jésus.
Des fleurs de lys sans lien avec les rois
Elle est omniprésente dans l'abbatiale. Sur les vitraux, dans les motifs. La fleur de lys n'a ici rien de royal mais fait référence au blason même de Saint-Ouen : trois fleurs de lys sur un fond azur.
La fleur de lys sur fond azur fait ici référence au blason du monastère. - Thomas Boivin
Son orgue est un chef-d'œuvre
L'orgue Cavaillé-Coll de l'abbatiale est le chef-d'œuvre du célèbre facteur du XIXe siècle, qui a réalisé environ 500 instruments. Avec plus de 5 000 tuyaux, 8mm pour le plus petit, 10 mètres pour le plus grand, ses tuyaux en chamade, c'est-à-dire à l'horizontale pour certains, il est l'un des instruments les plus enregistrés au monde, son son étant particulièrement pur. Son buffet et sa partie instrumentale sont classés Monuments historiques.
L'avancée des travaux
Les travaux de l'abbatiale Saint-Ouen entrent dans leur dernière ligne droite avec le démontage des échafaudages prévu en juin prochain.
Les échafaudages vont être tous démontés au mois de juin prochain. "Le monument sera complètement découvert avec une pierre entièrement nettoyée et rénovée", précise Christine de Cintré, présidente de l'office de Tourisme. Cette rénovation "sera extrêmement visible et va changer le visage de la place du Général-de-Gaulle", s'enthousiasme l'élue.
Un chantier à 25 millions
Le chantier aura coûté au total 25 millions d'euros, financé à la fois par la Région, le Département et la ville de Rouen. Il a débuté en 2021 avec les travaux de couverture et de charpente avant de concerner la tour couronnée et le bras du transept Sud. La deuxième phase du chantier s'est attaqué aux travaux de façade, et notamment la rose de Jessé et le portail des Marmousets, déjà visible depuis les jardins de l'hôtel de ville.
D'ailleurs la mairie envisage de créer un évènement autour des journées du patrimoine pour remercier les nombreux contributeurs du financement de la restauration de la Rose et de ses vitraux remarquables.
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