Le gérant d'un haras de l'Eure sera jugé devant le tribunal correctionnel d'Evreux mardi 25 mars. Il est soupçonné d'être impliqué dans un vaste trafic de chevaux entre la France et la Hongrie.
200 chevaux par an
Le principal mis en cause "importe de Hongrie, via une société spécialisée dans le transport de chevaux, des équidés dont l'origine est falsifiée", indique la gendarmerie dans un communiqué, "au mépris des réglementations sanitaires et en lien avec des groupes criminels hongrois". Les chevaux sont ensuite revendus, notamment auprès de centres équestres implantés en Normandie, mais aussi sur l'ensemble de la France, "en surévaluant le prix de l'animal".
Le gérant et deux complices ont été interpellés une première fois fin septembre 2024. Le premier a reconnu avoir "importé entre 150 et 200 chevaux par an depuis 2021 en se fournissant dans divers pays dont la Hongrie, la Belgique, l'Espagne et le Portugal". Les trois individus ont été remis en liberté et puis placés de nouveau en garde à vue mardi 21 janvier.
Une enquête à l'échelle européenne
L'enquête avait débuté en mai 2022 à la suite d'un signalement sur "un trafic international de vente d'équidés" de l'Institut français du cheval et de l'équitation, auprès de la Brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et phytosanitaires (BNEVP), qui a opéré des contrôles. Une enquête pour "escroquerie en bande organisée" a ensuite été ouverte en mars 2023 par le parquet d'Evreux, et confiée à la Section de recherches de Rouen, en cosaisine avec l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique et la BNREVP. Une coopération policière internationale est lancée sous l'égide d'Europol et d'Eurojust.
En attendant leur comparution, le 25 mars devant le tribunal d'Evreux, "le principal instigateur du trafic est placé sous contrôle judiciaire", précisent les gendarmes, qui soulignent que "près de 400 000 euros d'avoirs criminels" ont été saisis dans le cadre des investigations. Une trentaine de victimes, essentiellement des particuliers et des centres équestres, ont été identifiées et dix-sept dépôts de plainte ont été enregistrés, a précisé une source proche du dossier à l'Agence France Presse.
Avec AFP
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