Un habitant de Froberville, près de Fécamp, lui-même victime d'une attaque de loup en 2024, a créé une page Facebook intitulée Vigilance Loup Seine-Maritime. Il y reçoit de nombreux messages depuis la découverte du cadavre d'un grand canidé qui pourrait être un loup, vendredi 17 janvier. Plusieurs attaques de brebis avaient auparavant été signalées, sans qu'il soit forcément possible de les attribuer avec certitude à ce grand prédateur.
Quand avez-vous eu connaissance de ces attaques ?
"C'est un ami éleveur qui m'a informé, dimanche 19 janvier, qu'un éleveur d'Epreville avait subi une attaque samedi soir. Sur place, l'éleveur victime m'a indiqué qu'une brebis avait aussi été attaquée à Daubeuf-Serville. La photo de cette attaque m'a rappelé exactement la prédation que mes brebis avaient subie l'année dernière. L'Office français de la biodiversité (OFB) était déjà venu faire des relevés et allait se rendre également à Epreville. J'ai partagé des infos sur ma page Facebook, Vigilance Loup Seine-Maritime, et une personne qui a des moutons à Gonfreville-Caillot m'a alerté d'une autre attaque potentielle. J'ai à nouveau alerté l'OFB qui est venu faire les constatations."
Quel est l'état d'esprit des éleveurs qui vous contactent ?
"Le mot qui revient c'est 'inquiétude'. Ils sont démunis par rapport aux attaques. Le loup franchit les clôtures, à part les fox lights (lampes puissantes visant à effaroucher les prédateurs, NDLR), peu de choses l'arrêtent. Le risque, c'est de créer une psychose autour du loup. N'oublions pas que l'on a parfois des attaques de chiens errants dans la région, il ne faut pas tout mélanger. Ce qui est dommage c'est qu'il ait une latence. On n'a appris qu'hier qu'un loup avait été percuté sur l'A131, mais aucun avis de méfiance n'a été émis avant pour les éleveurs et les particuliers qui détiennent des ovins, c'est dommage. Il ne faut pas rester sur un doute. Je plaide pour un maillage et un transfert d'informations pour mettre les gens en alerte et qu'ils puissent mettre à l'abri leurs animaux."
Olivier, éleveur
Avez-vous pris des mesures sur votre terrain, depuis l'attaque il y a un an ?
"Oui, je fais des rondes toutes les nuits avec des lampes et je suis heureux de voir, le lendemain, que mes moutons sont vivants. Je suis hypervigilant. Le loup est en dispersion en France, sa présence a été signalée dans le secteur de Bayeux (Calvados), en Bretagne, dans le Nord… La Normandie est une ancienne terre pour les loups. S'ils sont en dispersion, on peut s'interroger : à quand une installation définitive de meute ?"
Olivier, éleveur
Qu'attendez-vous des analyses ADN en cours ?
"J'ai hâte de connaître les résultats sur l'origine du loup, sa provenance, si c'est une femelle ou un mâle… Si c'est un mâle, est-ce un solitaire ou le petit d'une meute qui commence à s'installer ? Le loup du pays de Bray qui a sévi entre 2019 et 2021 venait d'Italie, celui retrouvé mort l'an dernier à Manéglise d'une lignée de Belgique ou de Pologne."
Olivier, éleveur
Pratique. Toute observation suspecte de grand canidé ou toute attaque sur troupeau domestique doivent être rapidement signalées à l'Office français de la biodiversité, responsable du réseau des correspondants Loup-Lynx en France. Contact par mail : sd76@ofb.gouv.fr.
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