Je lui ai souvent tourné autour, mais je n'avais jamais sauté le pas… Aujourd'hui, je me lance, je drague le port de Caen ! Depuis la mi-novembre, un chantier occupe le bassin Saint-Pierre. L'objectif ? En racler le fond, pour extraire ce qui s'y est accumulé au fil des ans. Un chantier nécessaire pour accueillir, par exemple, le célèbre trois-mâts Belem fin juin pour le Millénaire. Avant la fin des opérations vers la mi-février, je rejoins Vivien Dupuy. Il pilote un pousseur, un bateau tractant la barge qui contient la vase, du bassin jusqu'au quai de Calix. Pendant que la pelleteuse finit de remplir sa barge, il prend le temps de m'expliquer. "A chaque trajet, on ramène environ 200m3 de vase. Le poids total doit avoisiner les 100 tonnes."
Le pousseur, sur lequel navigue Vivien Dupuy.
Le dragage du port de Caen est réalisé par une grande pelleteuse.
Vivien Dupuy accroche bien solidement la barge à son pousseur, pour la tracter sur des centaines de mètres.
Des journées bien remplies
Il faut presque deux heures à son collègue pour remplir la barge. Pendant ce temps, Vivien Dupuy patiente. "Les journées peuvent être longues, mais ça fait partie du jeu. Je débute à 7h et termine vers 19h." Lui qui est originaire d'Arcachon est venu à Caen exprès pour cette mission, et loge à Ouistreham. Une fois que tout est prêt, je le regarde entrer en action et accrocher la barge avec son pousseur. Aussitôt, nous quittons le bassin. Le temps que le pont de la Fonderie se lève, nous croisons son collègue, à vide, qui vient prendre sa place. Vivien Dupuy me passe les commandes de l'embarcation. Je tiens la barre avec brio, mais il faut dire que nous allons tout droit, alors je n'ai pas un grand mérite. Alors que nous nous rapprochons du viaduc de Calix, je lui rends les commandes, par précaution. Au bout d'environ 25 minutes de trajet, nous arrivons à destination. Vivien Dupuy gare parfaitement la barge, pour permettre à la pelleteuse située sur le quai de récupérer la vase. Elle remplit des bennes de camion, qui feront ensuite quelques centaines de mètres, direction des bassins de décantation pour traiter et revaloriser ces déchets.
Nous passons sous le viaduc de Calix avec la barge.
C'est ici, sur le quai de Calix, que les sédiments sont récupérés et déplacés pour être traités.
Des voitures sorties de l'eau
C'est pour moi l'occasion de voir un vélo être extrait du bassin. Vivien Dupuy m'énumère ce qui a déjà été retrouvé dans le port : "Deux ou trois voitures, des scooters, du plastique, des barrières, des ancres…" Il a même été formé en cas de découverte d'un obus ! "C'est quelque chose de très spécifique à la région", a découvert celui qui a exercé les mêmes fonctions à La Rochelle ou chez lui à Arcachon. Il partira bientôt sur d'autres missions. En avril, il doit ramener un navire de Boston, aux Etats-Unis, à Marseille. "Je préfère traverser l'Atlantique que de pousser des barges", plaisante le marin. De mon côté, j'ai apprécié l'expérience.
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