Dans L'Atelier des Eclisses, fondé en 1984 et niché au cœur de Caen près de la place Saint-Sauveur, Antoine Lescombe perpétue un savoir-faire artisanal d'exception : la lutherie. Cet art consiste à fabriquer, réparer ou restaurer des instruments à cordes tels que le violon ou la guitare. Antoine Lescombe, lui, est un luthier spécialisé dans les instruments à archet : violons, altos, violoncelles et contrebasses. Il a pris la suite de Jean-Yves Tanguy il y a 6 ans.
Les mèches des archets sont fabriquées à partir de crins de cheval. Antoine Lescombe explique que c'est en frottant l'archet avec de la colophane, une résine de pin maritime, que l'on peut obtenir la friction nécessaire pour produire le son.
La magie de la création
Le luthier ne se limite pas à la réparation ou à la location d'instruments : il crée aussi des violons à partir de simples planches de bois brut. Chaque pièce est unique, sculptée en fonction des attentes du musicien. "Chaque bout de bois donne une couleur sonore différente, et je l'affine selon les demandes. Les instruments se ressemblent physiquement, mais ils sonnent différemment et possèdent des traits de caractère uniques, comme les humains", explique Antoine Lescombe. Ces créations, empreintes d'émotion, sont faites pour traverser les siècles. "Certains instruments ont 300 ou 400 ans. Ils passent de main en main, de génération en génération." Aux Eclisses, les luthiers sont avant tout des amoureux de la musique. Quand il n'est pas dans son atelier, Antoine Lescombe joue de la contrebasse, un instrument qu'il a appris après 20 ans de pratique du violon.
L'artisanat continue d'attirer les jeunes. Les écoles de lutherie répondent à une forte demande et accueillent de nombreux élèves. Nolwenn Lefèvre, tout juste diplômée, fait actuellement ses premières armes aux Eclisses.
Les instruments sur mesure sont commandés par des musiciens confirmés. Ils sont construits pour une personne en particulier, autour d'un échange à la fois technique et émotionnel.
Ce violon appartenait dans les années 1930 à Hafize Leskoviku, l'une des premières musiciennes albanaises à avoir enregistré sa musique sur disque. Il appartient aujourd'hui à un musicien albanais réfugié en France.
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