Le rappeur francilien Sopico et le Rouennais Vincent Delattre ont lancé début novembre Lector Shop, une boutique de jeux de cartes à collectionner à Rouen. L'enseigne est spécialisée dans la licence Pokémon.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Sopico (S) : "On s'est rencontrés lors d'une vente aux enchères de cartes Pokémon organisée par Vincent. Vincent faisait gagner des cartes assez rares. C'est moi qui les ai gagnées. On a décidé de se rencontrer en vrai pour qu'il me les donne en main propre. Et il s'est avéré qu'il avait déjà acheté un de mes vinyles. On a parlé pendant plusieurs heures de cartes et de musique et trois, quatre ans après on montait une boutique."
Les jeux de cartes à collectionner (TCG), c'est un vrai business ?
S : "C'est avant tout une passion parce qu'il y a beaucoup de cartes, de séries, de références et de licences différentes : Pokémon, Disney Lorcana, One Piece, Magic. C'est une passion d'enfant qui s'est transformée en loisir d'adulte, voire en profession. Le business du TCG a évolué par étapes : du troc des cours de récré à l'aspect spéculatif des premiers championnats du monde. Pokémon a développé des séries exclusives (d'édition de cartes), disponibles seulement dans certains magasins, ce qui leur a permis de créer un indice de rareté supplémentaire et donc de valeur. Et il y a eu aussi des phénomènes populaires avec certains influenceurs."
Que trouve-t-on dans la boutique ?
S : "Tout le principe de la boutique c'est d'acheter et de revendre des cartes de collection, mais aussi de vendre des produits récents pour les gens qui veulent développer cette collection. Ce marché-là, il est hyper solide depuis 26 ans pour ce qui est de Pokémon."
Vincent Delattre (V) : "Dans la boutique on va retrouver des cartes Pokémon qui vont de 5 à 10€ et d'autres, plus rares, qui vont jusqu'à la centaine. Le prix varie en fonction du Pokémon, de l'illustration, de la rareté de la carte. Pour certaines, il faut ouvrir des centaines de paquets avant de les avoir."
Est-ce que vous prévoyez de la compétition ?
S : "Ce qu'on aimerait, c'est créer des événements dans le prolongement de la boutique. On va commencer par faire un tournoi par semaine ici en boutique puis après un tournoi par mois avec entre 40 et 100 personnes et plus tard de plus gros événements de type convention."
Comment a commencé cette passion chez vous pour les cartes à collectionner ?
S :"Je suis de la génération 90, j'ai vu arriver les premiers paquets de cartes Pokémon en France. A cette époque je suis enfant, et un jour avec ma famille on m'achète un premier paquet. Tout de suite, ça match et je commence à mettre mes cartes dans un classeur. Ça a duré de mes 5 à mes 15 ans. Puis je me sépare de ma collection, je donne mon classeur à mes petits-cousins. Et c'est seulement 5 ou 6 ans plus tard que je recommence à m'y intéresser. La passion était encore là, elle était juste endormie. Malheureusement je n'ai pas pu récupérer mes vieilles cartes, elles ont été vendues en brocante ou échangées dans la cour de récré. J'avais de très très jolies cartes, je pense que j'avais un classeur à plusieurs milliers d'euros pour ne pas dire dizaines de milliers. Quand on y repense on avait des pépites dans nos classeurs et en même temps c'est ce qui nous motive à recomposer une belle collection."
V : "Moi je suis de 95 donc j'ai plus connu la deuxième génération Pokémon. Moi non plus je n'ai pas gardé ma collection, d'ailleurs à l'époque je l'avais troquée contre une Gamecube (console de jeux). Je m'y suis remis en 2019 en faisant des tournois avec des potes, puis à force de jouer c'est le côté collectionneur qui a pris le dessus et j'ai voulu me professionnaliser de plus en plus. "
Jusqu'où peut aller une carte Pokémon en termes de prix ?
S : "Il y a la carte la plus connue qui est le 'Pikachu Illustrator' qui est une carte issue d'un concours d'illustration Pokémon au Japon. Il y a très peu d'exemplaires."
V : "C'est une carte de 1998, qui a été vendue à 5 millions d'euros. Il y a aussi les cartes Pokémon Snap. Je crois que c'est une série de moins de 20 cartes. C'est dur d'en parler, car on n'en voit jamais la couleur !"
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