Un adolescent de 16 ans a été mis en examen et placé en détention provisoire pour le meurtre d'un garçon de 14 ans, vendredi 10 janvier, à Evreux lors d'une altercation liée à une querelle amoureuse, un motif d'une "banalité terrible", souligne Rémi Coutin, le procureur de la République d'Evreux.
L'adolescent, soupçonné d'avoir infligé la blessure mortelle vendredi soir dans le quartier sensible de la Madeleine avant de se dénoncer à la police, a été écroué dimanche pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans. Il encourt une peine maximale de 30 ans de réclusion en raison de sa minorité.
Un motif banal
"Il s'agit d'une tragédie qui, d'après les éléments dont nous disposons aujourd'hui, part de faits d'une banalité terrible, précise le magistrat. Malheureusement, les réseaux sociaux ont joué un rôle non négligeable dans ce qui s'est passé vendredi soir."
Lors de sa garde à vue, l'agresseur présumé de 16 ans a expliqué qu'il se promenait avec une amie en sortant du lycée lorsqu'il a croisé la future victime, qu'il connaissait et qui était l'ancien petit copain de la jeune fille. L'ado de 14 ans lui aurait alors assuré qu'il n'avait "aucune intention vis-à-vis de la jeune fille", mais "l'échange s'était terminé avec la menace de son interlocuteur lui disant qu'il ne voulait plus échanger avec lui sur les réseaux sociaux", a ajouté Rémi Coutin.
Poignardé avec un couteau de type opinel
Après plusieurs échanges de messages sur les réseaux sociaux et un appel à "s'expliquer", l'agresseur présumé se serait rendu à un rendez-vous où l'attendaient selon lui sept jeunes, après avoir pris un couteau de type opinel avec lui. La discussion aurait dégénéré et le mis en cause a poignardé la victime au thorax. L'adolescent de 16 ans a dit qu'il avait visé le bras, selon lui, après avoir été giflé. "Il contestait avoir eu l'intention de tuer la victime", indique le magistrat.
Un fichier audio d'un témoin de la scène, récupéré par les enquêteurs sur Snapchat, indique que l'adolescent a "donné un coup à son adversaire après avoir été frappé par celui-ci." Le jeune homme avait ensuite trouvé refuge chez des voisins, à qui il aurait demandé d'appeler la police. Il avait été interpellé peu après et placé en garde à vue.
L'autopsie de la victime aura lieu mardi 14 janvier à Rouen. Aucun des deux adolescents n'avait fait l'objet auparavant de condamnation par la justice, selon le magistrat.
Avec AFP
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