Selon une récente étude de l'institut CSA pour Chavin, un spécialiste du vin sans alcool, 10 millions de Français ont déjà participé au "Dry January". Ce défi d'un mois sans alcool, arrivé d'Outre-Manche en 2019, fait de plus en plus d'adeptes après les excès des fêtes. Ce qui rend la période compliquée pour les bars qui, de plus en plus, cherchent à se réinventer et à diversifier leur offre sur le sans alcool : les simples jus de fruits, sirops ou sodas ne suffisent plus.
"Aujourd'hui, il ne faut pas
négliger cette gamme de boissons"
Au sein du bar des Halles Biltoki de Rouen, on communique même de manière assumée sur l'opération Dry January, en mettant en avant les mocktails, des cocktails sans alcool. "Entre décembre 2023 et janvier 2024, on avait fait plus 62% de vente de mocktails. Donc c'est tout naturellement qu'on réédite pour la deuxième fois cette opération avec de la communication sur les réseaux sociaux et de l'affichage sur place, indique Mélanie Harouel, chargée de communication pour les Halles. Aujourd'hui, il ne faut pas négliger cette gamme de boissons." Chaque cocktail se décline aux Halles en version sans alcool et des créations sont proposées spécialement en janvier. L'Underdogs, bar à bières du centre de Rouen, n'échappe pas à la tendance. "On a une petite baisse de fréquentation et on voit que nos habitués font attention", indique le patron, Cyril Badaille. Mais cette tendance dépasse largement le mois de janvier pour le professionnel. "La demande augmente énormément, c'est pour ça qu'on a toujours 5 ou 6 références de bières sans alcool avec des propositions différentes et une grosse proposition de boissons sans alcool, comme des limonades avec des saveurs originales." Les brasseries jouent le jeu et ont largement augmenté leur gamme pour que la bière sans alcool soit plus qualitative.
Cyril Badaille, à L'Underdogs place de la Haute Vieille Tour, propose une large gamme de bières sans alcool.
Dans les bars à cocktails, comme le P'tit bar, quartier Saint-Maclou, le mocktail a du succès toute l'année. "Avec l'évolution des mœurs, il faut proposer des mocktails travaillés, pas trop sucrés", insiste Alex Terrassin, barman de l'établissement. "Ici, on travaille avec des produits frais, des purées de fruits, et on recherche l'équilibre entre l'acidité et le sucré." Chez les cavistes aussi, il faut conjurer le sort. Les mois d'octobre, novembre et décembre sont les plus intéressants à l'approche des cadeaux de Noël. Janvier est en revanche compliqué. La Cave de Bacchus à Rouen, rue Armand-Carrel, l'a bien senti. "Même nos habitués nous demandent du sans alcool, dès le 2 janvier", indique Susan Bora, la caviste. Une demande de sans alcool qui augmente, là où les clients se rendaient peu en cave en janvier auparavant. Pas le choix, il a bien fallu en proposer, tout en gardant la philosophie de la cave : des produits au maximum naturels, sans produits ajoutés, ce qui n'est pas toujours facile pour les gammes sans alcool. "Pour ce qui est du vin sans alcool, on en teste beaucoup, on nous en propose, mais il y a souvent quelque chose qui nous dérange au niveau du procédé ou du goût", précise la professionnelle, qui vend déjà des jus, infusions, kombuchas (boisson fermentée à base de thé) ou bières sans alcool. "Le rapport qualité-prix reste aussi cher. On nous a proposé un vin rouge désalcoolisé à 25€ !" La cave a malgré tout déniché des pétillants sans alcool qui correspondaient à ses standards.
Le sans alcool permet de concevoir l'apéritif différemment, en s'épargnant aussi les effets secondaires.
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