"L'île est dévastée, les dégâts sont considérables… Mais la vie reprend." C'est le constat du lieutenant-colonel Aymeric Binninger, du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) de l'Eure, en mission à Mayotte depuis samedi 28 décembre. Avec deux autres pompiers de l'Eure et six pompiers du SDIS de Seine-Maritime, ils font partie d'un groupe de 65 sapeurs-pompiers arrivés en renfort, à la demande de la Sécurité civile, dans le 101e département français, ravagé par le cyclone Chido samedi 14 décembre.
"Tous les palmiers sont coupés"
Basés au lycée de Pamandzi, sur Petite Terre, les pompiers normands assurent des missions de soutien logistique et de soutien à la population. "Nous sommes présents sur les points de distribution de nourriture et d'eau, pour faire une première reconnaissance auprès de la population, mais aussi sur les maraudes dans les bangas, les quartiers précaires faits de baraquements en tôle", détaille Aymeric Binninger. Beaucoup d'enfants viennent à la rencontre des pompiers, qui en profitent pour faire un point sur leur état de santé.
Lieutenant colonel Binninger
"Les gens ont besoin d'eau, de nourriture et de médicaments, c'est certain. Mais les Mahorais ont une capacité de résilience impressionnante. Ils réparent leurs maisons en dur, reconstruisent leurs habitats, même précaires", souligne le lieutenant-colonel, frappé à son arrivée par les paysages dévastés.
Remettre en état les écoles : c'est la mission des pompiers cette semaine. - Sdis 27
"Quand on arrive, l'ensemble des palmiers, des arbres, ont été coupés, on ne voit que des troncs. Les maisons sont abîmées mais les routes sont rouvertes. En revanche, des tas de débris et de déchets végétaux s'entassent sur le bord des routes", décrit-il.
Lieutenant colonel Binninger
Après la phase de secours, les pompiers entrent dans une phase d'assistance qui consiste notamment à préparer la réouverture des écoles, prévue à partir du lundi 13 janvier. "Démonter un faux plafond qui a pris l'eau, ranger une salle de classe abîmée ou pillée… Cela nous tient vraiment à cœur. Si on peut participer au retour des enfants dans les classes, ce sera un bel objectif atteint."
Une Saint-Sylvestre en mission
Sur leur camp de base, au lycée, les pompiers normands doivent faire preuve d'une capacité d'adaptation, étant privés d'eau certains jours. Ils ont pu améliorer leur quotidien le 31 décembre, avec un rougail saucisse et un cari de poulet préparé par des collègues mahorais. S'ils n'ont pas veillé jusqu'à minuit - les journées débutent tôt, à Mayotte ! - les Normands ont toutefois décompté ensemble les douze coups de 22 heures. Un passage en 2025 célébré sobrement, donc : "Ici, en ce moment, il n'y a pas de samedi, pas de dimanche, pas de 1er janvier…", commente Aymeric Binninger, dont la mission doit durer trois semaines.
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