A quelques mois du lancement du Millénaire de Caen, l'effervescence gagne les coulisses de la parade opératique qui déambulera dans la ville le 9 mai 2025. C'est un événement qui veut rendre hommage "à cette ville qui nous est chère", des mots de Marie Clouet, Caennaise de souche et codirectrice de la compagnie du Ballon Vert en charge de la production artistique de la parade opératique. Ce projet se veut une mise en scène artistique et poétique de l'histoire de la ville de Caen, sans jamais en être une reconstitution historique.
Un spectacle unique
Pendant cinq heures, la parade opératique, menée par d'imposants chars et suivie par des centaines d'artistes, sillonnera la ville sur un trajet de 5 kilomètres. De la Prairie au bassin Saint-Pierre, Marie Clouet indique que "les chars agiront comme des allumeurs de réverbères", ponctuant le parcours de moments forts à l'approche de lieux emblématiques. Pour un spectacle d'une telle envergure, pas de répétition générale possible. Pour se projeter, les équipes ont effectué une reconnaissance du parcours en avril dernier : "Nous avons traversé la ville en camion, avec un semi-remorque en guise de char." Ils utilisent aussi la modélisation 3D. Malgré les défis logistiques, tout le monde partage la même passion et l'envie d'offrir une œuvre généreuse et accessible à tous. Marie Clouet s'impatiente, "le 9 mai, j'ai hâte de voir les étincelles dans les yeux des spectateurs", qui découvriront une performance unique.
Imaginaire et poésie
Pour construire le récit représenté par la parade, Marie Clouet et Amélie Clément, la directrice artistique, se sont inspirées d'anecdotes des habitants. Si le souvenir de l'après-guerre est prédominant dans l'histoire de la ville, elles souhaitent mettre en avant d'autres moments historiques."L'histoire de Mathilde, souvent invisibilisée aux côtés de Guillaume le Conquérant, la chasse dans la Prairie de Caen, les enfants qui jouent dans la ville pendant la Reconstruction."
Une relecture poétique de l'Histoire que l'on retrouve dans le récit donc, mais aussi dans la scénographie et dans les costumes de la parade. "Les couturières s'inspirent de la tapisserie de Bayeux, des couleurs de la nature et des origines marécageuses de Caen, mais ce ne sont pas des costumes d'époque", explique Laetitia Pasquet, qui dirige les ateliers sous la Grande Halle de Colombelles. "Nous avons exploré des savoir-faire anciens, comme la teinture végétale et le tissage." Un travail qui demande de collaborer de manière transversale avec les équipes de la scénographie, "tout le monde travaille sous le même toit, ce qui facilite beaucoup les échanges".
Dans son atelier, Aurélien Prost, funambule et créateur de la compagnie Minuit, dessine les derniers traits d'une structure qui promet de captiver les spectateurs sur la dernière portion de la parade opératique. "Une spirale métallique fixe de 12 mètres de haut, l'équivalent de quatre étages." Ce colosse de métal, encore en cours de construction, accueillera trois funambules qui incarneront "une projection vers l'avenir, et une vie en mouvement perpétuel".
Aurélien Prost explique que l'idée est partie d'un simple croquis. Pour l'instant, il reste une part de mystère : "Je ne sais pas encore si cela fonctionnera", avoue le funambule en plaisantant.
Le château magnifié pour débuter les festivités du Millénaire
Rendez-vous le 20 mars 2025 pour l'inauguration du château de Caen et le début des festivités du Millénaire de la ville.
Après trois ans de travaux, le château de Caen s'apprête à dévoiler son nouveau visage. Gabin Maugard, conseiller délégué au Millénaire, porte ce projet avec passion et détermination. "Ce château, c'est le cœur de Caen, et il mérite d'être sublimé." La deuxième phase des travaux, qui s'achève juste à temps pour cette année exceptionnelle, a permis de rénover entièrement l'enceinte historique du château et d'aménager un vaste espace vert. "C'est un véritable parc qui appelle à la promenade", s'enthousiasme Gabin Maugard.
L'inauguration, prévue le 20 mars, a été pensée pour être à la hauteur du Millénaire. Le dernier veilleur ouvrira symboliquement les festivités. Ensuite, la ville vibrera au rythme d'un programme ambitieux : fresque animée, journées de l'histoire, et un spectacle immersif inédit. Sont attendues dans la salle de l'Echiquier, des projections numériques poétiques retraçant les grands moments de la ville. "Nous voulons conjuguer tradition et modernité", conclut Gabin Maugard.
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