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Normandie. Parcoursup : comment les lycéens ornais relèvent le défi des grandes écoles

Enseignement supérieur, fac. Des étudiants ornais reviennent dans leur lycée pour sensibiliser les élèves aux formations sélectives auxquelles ils peuvent candidater dès ce mercredi 15 janvier avec l'ouverture de la plateforme Parcoursup. L'objectif à terme : que les étudiants des grandes écoles reviennent travailler dans l'Orne.

Normandie. Parcoursup : comment les lycéens ornais relèvent le défi des grandes écoles
Les lycéens peuvent choisir leurs voeux sur Parcoursup à partir de ce mercredi 15 janvier.

C'est la date que tous les lycéens en classe de terminale ont en tête depuis plusieurs semaines. Mercredi 15 janvier rime pour eux avec ouverture de la plateforme Parcoursup. A partir de ce jour, ils peuvent commencer à formuler leurs 10 vœux maximum pour candidater dans les formations de l'enseignement supérieur qu'ils souhaitent. Les portes ouvertes et les salons d'orientation se poursuivent, mais pour les élèves ornais qui visent des grandes écoles, les réponses cherchées ne s'y trouvent pas toujours. "Je ne connaissais Sciences Po que de nom, et pour moi ce n'était même pas envisageable. C'était quelque chose de vague, destiné à une élite", commence Audrey Hardy, originaire de Gacé et récemment diplômée de l'Institut d'études politiques (IEP) de Lille.

Une association pour accompagner les lycéens

 

Les Ornais qui étudient dans les grandes écoles ont pour la majorité tous rencontré, à un moment de leur parcours scolaire, une personne qui leur a parlé des filières sélectives et des différentes façons d'y accéder. "J'ai eu la chance au lycée Napoléon de L'Aigle d'avoir deux professeurs qui m'ont parlé de Sciences Po et qui prenaient de leur temps personnel pour faire de l'orientation", explique la jeune femme de 23 ans. L'association De l'Orne aux grandes écoles (Doge), qu'elle préside, s'attache à faire la même chose. "On se dit qu'il y a des lycées où il n'y aura pas ce genre de professeur avec ce message. Et qui de mieux pour en parler que de jeunes Ornais, originaires des milieux ruraux, qui ont déjà vécu ce parcours vers une grande école", lance-t-elle.

"J'ai vu des Parisiens qui ne comprenaient pas pourquoi on était là"

Depuis 2020, les membres de Doge reviennent dans leur lycée pour parler de ces formations. A l'origine, Mélanie Loiseau et Aurélien Demarthe, étudiants ornais à Sciences Po à Paris, ont créé l'association en partant d'un constat : "L'autocensure fait toujours des ravages et les jeunes Ornais sont sous-représentés dans les filières sélectives", appuyé de la statistique que les élèves parisiens ont une probabilité presque trois fois plus élevée d'accéder à une grande école que les élèves non franciliens (14% contre 5%). Audrey Hardy a fait le même constat lors de ses cinq années à Lille. "Je n'avais connaissance de personne d'autre que moi de l'Orne sur 250 étudiants, et beaucoup étaient de grandes villes", se souvient-elle, et d'ajouter : "Quand j'ai passé les concours, j'ai vu des Parisiens qui ne comprenaient pas pourquoi, nous, on était là. C'est assez violent quand on est originaire de milieu rural." Ces commentaires sont d'autant plus durs à entendre que les étudiants doutent de leur légitimité. "Il y a ce frein de l'autocensure avant d'accéder aux écoles et une fois qu'on y est, ça ne disparaît pas d'un coup. Ça m'a pris du temps avant d'accepter que j'avais ma place", confie-t-elle.

Le message que martèle l'association est que les lycéens ornais ne sont pas moins bons, ni inéligibles aux grandes écoles. "On a tendance à nous dire que ce n'est pas pour nous, mais c'est faux", conclut Audrey Hardy, qui travaille depuis septembre à la chambre régionale de l'économie sociale et solidaire en charge des missions de transition écologique à Caen.

 

Revenir dans l'Orne après les études

Orne. Revenir dans l'Orne après les études
Audrey Hardy, présidente de l'association De l'Orne aux grandes écoles.

Si l'association De l'Orne aux grandes écoles accompagne les lycéens à quitter le territoire, elle favorise également leur retour dans les entreprises ornaises à la fin du cursus étudiant.

Audrey Hardy est la présidente de l'association De l'Orne aux grandes écoles, qui favorise le retour dans l'Orne des étudiants à la fin de leur cursus.

Une concurrence moins forte

"Parmi les deux piliers de l'association, il y a le développement du dynamisme du territoire. Une fois qu'on accède aux grandes écoles, ce n'est pas une finalité de rester dans les grandes villes. Il y a beaucoup d'opportunités qu'on ne connaît pas forcément en ruralité, et moins de concurrence qu'en ville."

Faire découvrir les opportunités

"On a organisé une visite en juillet à IMV Technologies, un institut de recherche à L'Aigle qui est en difficulté pour recruter des ingénieurs. Et ce n'est pas le seul. Donc on a créé un réseau entre étudiants pour se partager les offres d'emploi. Ça demande du temps, puisque les premiers membres de l'association commencent à être diplômés, mais la finalité de l'association De l'Orne aux grandes écoles c'est aussi d'être des grandes écoles à l'Orne."

Une bourse au mérite

"On veut aussi mettre en place un dispositif de bourses au mérite. On a lancé une campagne de levée de fonds auprès d'entrepreneurs du territoire et de mécènes privés. L'idée, c'est que les entrepreneurs donnent de l'argent aux lycéens qui s'engagent ensuite de façon tacite à revenir dans l'Orne pour y exercer leurs compétences. On aimerait instaurer ce cercle vertueux où on pousse les étudiants à partir et on les encourage aussi à revenir."

Luna Repérant :ex-mentorée, nouvelle mentore

La Chapelle-Montligeon. Luna Repérant :ex-mentorée, nouvelle mentore
Après avoir été mentorée, Luna Repérant partage à son tour son expérience avec les lycéens qui visent des filières sélectives.

Après avoir été mentorée, Luna Repérant partage à son tour son expérience avec les lycéens qui visent des filières sélectives.

"J'étais perdue et je n'avais jamais vraiment quitté l'Orne, donc je n'osais pas forcément candidater pour des licences ou filières plus loin", se souvient Luna Repérant lorsqu'elle était au lycée. Depuis, la jeune femme de 20 ans, originaire de Mortagne-au-Perche, a quitté son territoire pour réaliser une double licence d'histoire et de droit à l'université d'Angers sur le campus de Cholet. Elle a aussi été amenée à réaliser un stage dans un cabinet de droit des affaires à Paris. Un parcours gratifiant pour une personne qui n'osait pas se lancer. "Je ne me fermais pas de portes, mais d'avoir reçu l'expérience d'une étudiante déjà passée par là, ça m'a davantage encouragée à candidater pour partir plus loin", assure-t-elle.

"Une intervention a été faite par l'association De l'Orne aux grandes écoles dans mon lycée", retrace-t-elle. Lorsqu'elle y assiste, Luna Repérant est alors en classe de première et découvre le service de mentorat proposé par l'association, pour lequel elle candidate. Sa mentore est étudiante à Sciences Po, ce qu'elle vise dans un premier temps. "Elle m'a d'abord aidée pour les concours et m'a guidée sur les autres formations qui existaient", explique-t-elle. Conseils de lectures, commentaires sur ses écrits et lettres de motivation… Les deux femmes échangent assez régulièrement, et davantage encore à raison d'une à deux fois par mois lors de l'ouverture de la plateforme Parcoursup.

"On se charge de mettre
en relation le lycéen avec
un étudiant selon son profil"

Comme Luna Repérant, 72 lycéens ornais ont été accompagnés par des adhérents de l'association depuis 2020. L'ancienne mentorée, elle, a changé de camp. Elle est récemment devenue mentore à son tour, auprès d'une lycéenne d'Alençon qui souhaite rentrer à Sciences Po ou réaliser une double licence. "Comme quand c'était moi, on discute des formations, des débouchés, des concours et des sujets qu'elle a choisis pour ses écrits", décrit l'étudiante. En plus d'apporter son aide, elle fait désormais partie du pôle mentorat. "On se charge de mettre en relation le lycéen avec un étudiant qui correspond à son profil", souligne-t-elle. Chaque adhérent de l'association peut devenir mentor. "Ça nous permet d'avoir un large choix. Moi je suis l'un des exemples pour une double licence ou Sciences Po, mais on a également des étudiants en école d'ingénieurs ou en filières scientifiques", détaille Luna Repérant.

Comment devenir un bon mentor ?

Chaque année, le pôle mentorat organise une formation pour que les autres membres soient à jour concernant les nouvelles formations et réformes. "Il faut avoir une connaissance des filières qui existent, être disponible et à l'écoute du lycéen parce qu'ils ont souvent des questions. Après on n'est pas non plus tout le temps disponible parce qu'on a nos études à côté, reconnaît-elle. Comme on est tous passé par là, on sait ce que c'est de ne pas toujours savoir ce qui existe ou d'avoir peur de quitter l'Orne", conclut-elle.

Pour améliorer la prise de parole, un concours d'éloquence organisé

Orne. Pour améliorer la prise de parole, un concours d'éloquence organisé
Pierre Beaufils, étudiant de deuxième année à CentraleSupélec à Paris, est l'un des organisateurs du concours d'éloquence.

Pour consolider leur dossier Parcoursup ou se préparer au grand oral du baccalauréat, les lycéens ornais peuvent participer à un concours d'éloquence organisé par l'association De l'Orne aux grandes écoles.

Et si vous participiez à un concours d'éloquence ? L'association De l'Orne aux grandes écoles devrait organiser sa première finale à l'échelle départementale le samedi 22 mars entre tous les lycéens ornais volontaires, qu'ils soient élèves de seconde, de première ou de terminale. Pour ces derniers, il s'agirait d'une répétition générale avant l'épreuve de grand oral qui les attend en fin d'année scolaire. C'est aussi l'occasion pour tous d'apprendre à s'exprimer de façon plus habile devant un public et de valoriser cette participation dans son dossier Parcoursup.

Les candidatures pour participer à ce concours sont ouvertes, et nécessitent l'envoi d'une vidéo de quelques minutes avant le 2 février. Les candidats retenus bénéficieront de quelque temps de préparation par les adhérents de l'association. Ils recevront ensuite un thème ou une citation une semaine avant l'échéance pour préparer un plaidoyer. "Comme nous sommes la seule association de la région à organiser ce concours, il n'y aura pas de finale régionale", précise Pierre Beaufils, étudiant de deuxième année à CentraleSupélec à Paris qui est en charge du projet avec une autre adhérente, Solen Soidiki, qui étudie à l'université Panthéon Sorbonne. Les deux finalistes participeront donc à la finale nationale organisée par la fédération Des Territoires aux Grandes Ecoles.

Pratique. Informations et participation à orne@dtge.org

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