Alors que le repreneur du site de recyclage de papier Chapelle Darblay à Grand-Couronne, le Canadien Fibre Excellence, avait donné à l'Etat jusqu'au 20 décembre pour afficher son soutien financier au projet de reprise, les acteurs du dossier attendent toujours une réponse concrète du gouvernement. Sans ce "signal" tant attendu de l'Etat depuis l'annonce de la reprise à la préemption de la Métropole sur le site de Chapelle Darblay en 2022, le nouveau repreneur "renoncera à ce projet de réindustrialisation".
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Dans un courrier adressé au Premier ministre, Nicolas Mayer-Rossignol, le président de la Métropole de Rouen, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, et Julie Lesage, la maire de Grand-Couronne, estiment qu'un prêt de l'Etat de 27 millions d'euros serait nécessaire pour faire redémarrer le projet tandis que le montant total de la relance de l'usine s'élèverait à 245 millions d'euros. Même le montant du prêt a été revu à la baisse pour convaincre l'Etat, passant de 43 millions aux 27 millions demandés aujourd'hui par les acteurs du projet. "Nous avons proposé de séparer la dimension chaudière/énergie et la dimension papeterie pour réduire l'apport de l'Etat en comprenant que c'était la somme qui bloquait", précise Abdelkrim Marchiani, vice-président de la Métropole en charge du développement économique.
Le soutien de l'Etat, condition de la préemption
"Il (Fibre excellence) ne demande pas à garantir la totalité (du montant) mais qu'il puisse être à leurs côtés pour lever les fonds propres", explique Cyril Briffault, délégué syndical CGT et représentant du personnel, en charge du projet de reprise depuis 5 ans maintenant. "La préemption (s'est faite quand même sur la promesse de l'Etat d'accompagner le projet de la Chapelle", s'interroge le syndicaliste. "Cela fait une dizaine de mois qu'on travaille très durement, les remaniements successifs ont bon dos parce qu'il y a des ministres qui sont restés longtemps en poste et les choses avaient déjà du mal à avancer", déplore le militant.
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Si l'Etat ne soutient pas le projet, "cela serait en opposition complète avec les discours qui sont tenus sur la réindustrialisation du pays dans le cadre de la transition écologique", lance Abdelkrim Marchiani. Le ministre démissionnaire de l'Industrie, Marc Ferracci, et son cabinet "sont en lien permanent avec les élus, les organisations syndicales et la direction", a assuré mardi 17 décembre le ministère à l'AFP. Le cabinet de M. Ferracci a indiqué être "mobilisé", notamment pour "repousser les échéances compte tenu de la situation politique, en vue de maintenir une chance de boucler le financement".
Le projet de reprise prévoit en l'état une nouvelle unité de production et la création de 185 emplois directs. Avant sa fermeture, la papeterie Chapelle Darblay "recyclait l'équivalent du tri de 25 millions d'habitants de notre pays et fabriquait du papier journal 100% recyclé", rappellent la Métropole de Rouen, la CGT et la maire de Grand-Couronne.
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