Il voulait un métier loin de la routine. Voilà un an que Tanguy Chatigny, âgé de 39 ans, est technicien polyvalent sur les ponts de Normandie et de Tancarville. Plus communément appelés "patrouilleurs", ces hommes en orange assurent la sécurité de tous sur les 7km de l'ouvrage trentenaire. "Bizarre, je n'ai aucun souvenir de l'inauguration…", prévient ce Saint-Romanais, au volant de son camion jaune.
En première ligne
"J'aime quand il y a de l'action, faire de l'entretien… Ici, une journée ne ressemble jamais à une autre. Tout à l'heure je faisais du béton, mais je peux être appelé à tout moment pour une urgence… Les jours passent très vite", sourit le patrouilleur. Loin d'être cantonnés au balisage sur la chaussée, Tanguy Chatigny et ses quatre collègues sont amenés à travailler dans tous les recoins du pont de Normandie, pour accompagner les entreprises en charge de sa maintenance. Y compris à l'intérieur du tablier métallique ou en tête des pylônes, qui culminent à 204m de haut. "C'est un sacré ouvrage qui a beaucoup de choses à dévoiler, sous la route ou en haut…" Avec une déclivité - le degré d'inclinaison - de 6%, le pont de Normandie est un terrain dangereux, notamment au point central. "Il y a une zone d'ombre avant ou après, les usagers de la route nous voient au dernier moment quand on stationne là. Et comme les gens ne respectent pas toujours les limitations de vitesse…", décrit Tanguy Chatigny, juste avant de sortir de son fourgon pour redresser un cône de signalisation. Geste rapide et précis. Le voici déjà de retour, alors que le souffle d'un poids lourd secoue le véhicule. "Et encore, il n'y a pas beaucoup de vent aujourd'hui. Quand il y a une tempête, il y a intérêt à tenir la portière !"
S'ils doivent s'adapter à la météo, les patrouilleurs sont en première ligne face aux foudres des usagers. "Quand on pose un balisage ou que l'on est contraint de fermer le pont, même si c'est rare… Les gens ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer alors qu'il y a des travaux. Mais des ouvrages comme celui-ci demandent beaucoup d'entretien." Rien que l'entretien courant demande effectivement entre 4,5 et 6 millions d'euros par an.
Les cinq patrouilleurs, tout comme cinq électriciens, assurent des astreintes. Ils sont capables d'intervenir dans les 30 minutes qui suivent un appel. Y compris pour des motifs parfois originaux… "Il y a des objets sur la route, beaucoup de pièces mécaniques tombées de camions… L'autre jour j'ai eu un panneau solaire ! Et puis il y a les animaux errant sur les voies… J'ai déjà eu un bouc, ou un cygne, qui m'a valu une astreinte un dimanche après-midi !"
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