A Caen et dans sa communauté urbaine, la pollution de l'air reste une préoccupation majeure. Selon une récente étude d'Atmo Normandie, 235 649 habitants - soit la quasi-totalité de la population du périmètre d'étude - respirent un air contenant des niveaux de particules fines (PM2,5) supérieurs aux recommandations de l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé (5µg/m³ en moyenne annuelle).
Le dioxyde d'azote (NO₂), un polluant émis principalement par les véhicules, est particulièrement problématique. 110 584 habitants seraient exposés à des concentrations dépassant les seuils de l'OMS, bien que les valeurs limites actuelles de l'Union européenne soient respectées.
Des restrictions pour changer la donne ?
La mise en place d'une Zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) à partir de janvier 2025 vise à réduire cette exposition. Elle interdira la circulation des véhicules non classés dans un périmètre défini. Mais les résultats projetés par l'étude d'Atmo Normandie sont modestes :
• Pour le NO₂, la ZFE-m réduirait la population exposée à des niveaux supérieurs aux seuils européens futurs de seulement huit habitants.
• Concernant les particules fines (PM2,5), la baisse est encore plus faible, avec une réduction de 82 habitants exposés.
Ces chiffres s'expliquent par plusieurs facteurs. D'une part, la zone d'application reste limitée et les véhicules concernés pourront circuler en dehors de celle-ci. D'autre part, de nombreux véhicules retirés seront remplacés par des modèles récents, certes moins polluants, mais toujours émetteurs.
Un impact limité, mais une démarche nécessaire
Si les résultats peuvent sembler décevants, l'étude rappelle que la ZFE-m est un outil parmi d'autres pour améliorer la qualité de l'air. Selon Atmo Normandie, les mesures doivent s'accompagner d'initiatives plus larges, comme le développement des mobilités douces, l'amélioration des transports en commun ou encore la sensibilisation des habitants.
En attendant, l'air que respirent les Caennais reste un enjeu de santé publique. La pollution de l'air, responsable de milliers de décès prématurés chaque année en France, ne pourra être réduite qu'avec des actions globales et coordonnées. Respirer un air sain : un droit qui ne peut attendre.
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