C'est l'un des projets économiques majeurs des prochaines années, sur le territoire de Caux Seine Agglo. Le groupe américain Eastman prévoit d'investir un milliard d'euros pour bâtir une usine de recyclage de plastiques sur la zone industrielle de Port-Jérôme, avec 350 emplois directs et 1 500 emplois indirects à la clé. Sur ce site de 40 hectares, c'est un procédé chimique qui permettra de revaloriser chaque année plus de 200 000 tonnes de déchets jusqu'ici difficilement valorisables, comme du textile, des flacons de produits ménagers, des barquettes, etc.
La construction, prévue initialement à partir de 2025, ne démarrera pas tout de suite. "Eastman a pris la décision de ralentir le projet", indique Eric Dehouck, directeur du groupe en France, dans le média économique Le Journal des entreprises. "Nous ne prendrons pas de décision finale d'investissement tant qu'on n'aura pas sécurisé les engagements clients sur des volumes minimums pour assurer la pérennité de l'investissement", poursuit-il.
Une concurrence chinoise
La cause de ce coup de frein est à rechercher dans une récente décision de l'Union européenne, qui autorise depuis mars dernier l'importation de matières plastiques recyclées venant de pays hors UE, afin d'atteindre ses objectifs d'incorporation de plastique recyclé dans les emballages. "Cette directive européenne autorise, dans une espèce de naïveté incroyable, l'importation de plastique recyclé venant de Chine, résume jeudi 12 décembre le président de la Région Normandie, Hervé Morin, qui suit de près ce projet industriel, on ouvre les frontières à des produits chinois qui, quand ils arrivent chez nous, tuent les projets qui existent sur le territoire européen." Des produits "qui n'offrent pas les mêmes garanties que le recyclage du plastique français, à un prix inférieur", déplore Hervé Morin, selon qui des discussions sont en cours entre l'Etat et la Commission européenne.
Caux Seine Agglo, de son côté, "reste particulièrement attentive à l'évolution" du projet d'Eastman, par l'intermédiaire notamment de son agence de développement économique. La collectivité explique : "Si un ralentissement dans la mise en œuvre du projet devait être observé, il serait principalement lié à la volonté d'Eastman de sécuriser une clientèle pour la revente de ses plastiques recyclés, conformément aux exigences de l'Union européenne."
Patience serait donc mère de sûreté, en attendant que Bruxelles propose des incitations financières aux industriels qui utiliseront des matières plastiques recyclées fabriquées au sein de l'Union européenne. Pour l'heure, si tous les leviers administratifs sont levés pour la construction de l'usine, aucune nouvelle date de construction n'est avancée.
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