"Et toi, Doudou, tu fais dodo où à Noël ?" C'est l'un des slogans déployés par le Réseau éducation sans frontières (RESF) mercredi 11 décembre, à l'entrée du marché de Noël du Havre, associés à un campement de peluches. Un an après avoir interpellé le maire Edouard Philippe et les élus du conseil municipal, les militants ont à nouveau dénoncé la situation de plusieurs dizaines d'enfants qui dorment à la rue, dans la cité océane. "On parle de 70 enfants scolarisés dans les écoles, collèges et lycées, soit une trentaine de familles, énumère Christelle Talbot, membre du réseau et institutrice en CP-CE1, nous faisons une contre-vitrine de Noël, pour que les gens sachent que, dans notre ville, les droits de l'enfant ne sont pas respectés."
"C'est très difficile"
Quelques familles concernées, souvent des femmes seules avec enfants, se sont déplacées également. "Je suis en attente d'une demande d'asile et je n'ai pas d'endroit pour dormir avec les enfants, c'est très difficile", témoigne une mère de trois enfants âgés de 10, 12 et 14 ans, venue d'Angola. Ecouteurs dans les oreilles, elle est en ligne avec le 115, qui l'oriente une nouvelle fois vers le gymnase Monod, ouvert par la Ville sur réquisition de l'Etat pour abriter les sans-abri lors des périodes de grand froid. "Ce n'est pas bien pour les enfants, il y a des délinquants, qui font du bruit. Les enfants ont du mal à s'endormir tôt", déplore-t-elle.
Des enfants à la rue au Havre
Les vacances de Noël qui se profilent ne rassurent pas les professeurs du RESF. "Les températures baissent et les enfants ne seront pas à l'abri dans la journée, car lorsque les familles ont un hébergement ponctuel, elles doivent souvent le quitter le matin", s'inquiète Charline Branellec, professeure au collège Monod, dans les quartiers sud. Après la manifestation, des représentants du RESF ont été reçus par Florence Thibaudeau-Rainot, adjointe au maire du Havre en charge des affaires sociales. Ils réclament notamment la mise à disposition des logements de fonction inutilisés des établissements scolaires pour mettre à l'abri les familles.
Une compétence de l'Etat
La Ville du Havre, mise en cause par le Réseau éducation sans frontières, rappelle que l'hébergement des familles à la rue ne relève pas de ses compétences, mais de celles de l'Etat. "Il n'appartient donc pas à la Ville de mettre des logements à disposition", indique-t-elle à Tendance Ouest, précisant que la municipalité "saisit régulièrement les services de l'Etat des situations qui lui sont signalées par les associations comme RESF, afin que ces situations soient réexaminées". L'an dernier, trois familles ont ainsi pu trouver une solution de la part des services de l'Etat.
Les familles à la rue bénéficient de la gratuité de la cantine scolaire, l'accueil en crèche et du périscolaire. Les associations de l'hébergement d'urgence sont par ailleurs accompagnées financièrement.
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