Tristan Le Pors, 28 ans, galeriste à Rouen, est lauréat du Prix Marcus du jeune marchand, acteur du patrimoine, qu'il se verra remettre mercredi 18 décembre par Stéphane Bern.
Que représente cette distinction ?
"C'est une assez grande surprise parce que j'ai candidaté la veille de la clôture des candidatures. Je ne m'attendais pas à avoir de retour. Je viens de la conservation du patrimoine. Donc ça m'a fait plaisir de toucher ce prix qui valorise à la fois les objets et un parcours d'historien et de conservateur du patrimoine. Je trouve bien de présenter le métier d'antiquaire comme un métier de défense du patrimoine culturel national."
Quelle est votre spécialité ?
"C'est assez éclectique. Là, j'ai une maquette de bateau, là un vase Nabeul, nord-tunisien, beaucoup de peintures symbolistes… Je suis surtout spécialisé sur la période qui va de la fin des années 1870 jusqu'à la Première Guerre mondiale. Globalement, on est dans une ambiance de greniers de collectionneurs des années 1900."
Comment êtes-vous arrivé
au métier d'antiquaire ?
"Il n'y a pas qu'un seul chemin. Moi, j'ai fait des études d'histoire de l'art. J'ai été conservateur du patrimoine diocésain pendant deux ans. Je voulais m'installer à Rouen parce que j'étais tombé amoureux de cette architecture médiévale, vestige d'une époque qu'on ne connaît plus. Je savais que pour venir à Rouen, il fallait que je crée mon poste. Donc, je me suis dit que j'allais défendre ce métier avec passion, comme un conservateur de musée. Je suis moi-même collectionneur. Et finalement, c'est très agréable de dépoussiérer un objet que vous mettez chez quelqu'un qui va l'aimer tout autant. Un objet est fait pour vivre."
Tristan le Pors a ouvert sa galerie, 233 rue Eau de Robec à Rouen en mai 2024. Il s'est associé avec un artiste peintre, Benjamin Girard, également enseignant en art qui propose ses tableaux au sein de la boutique.
Le métier est fascinant, comment le pratiquez-vous au quotidien ?
"Il faut du réseau. Je n'achète quasiment qu'à des marchands ou en salle des ventes. Comment on en vit ? Des fois bien, des fois pas bien du tout. Le métier est très aléatoire. On sublime l'inutile, mais on n'est pas une première nécessité pour les gens. J'essaie d'avoir une galerie assez démocratique, même si je sélectionne beaucoup mes objets. Je veux que ce soit accessible à tous, même des étudiants ou des enfants. J'ai de tout. Ce que je vends va de 5€ à 20 000€. On essaie d'être arrangeants."
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