L'étude est inédite et vise à pointer de véritables leviers pour améliorer la santé en milieu urbain. Santé publique France publie, jeudi 5 décembre, une enquête qui illustre que "quand on agit sur les espaces verts, les mobilités actives, la chaleur, la pollution et le bruit, on identifie clairement des bénéfices pour la santé", précise Mélina Le Barbier, directrice adjointe de la direction Santé environnement travail. Trois métropoles, celle de Lille, de Montpellier et la Métropole Rouen Normandie (MRN) ont participé à cette étude.
Des centaines de décès évités
Au bout du compte, les conclusions présentées dans un rapport détaillé mettent en évidence ces résultats pour la MRN. Sur les espaces verts, l'étude montre que proposer dans tous les quartiers de la métropole les niveaux de végétation observés dans les quartiers les plus verts du territoire permettrait d'éviter près de 300 décès chaque année. Sur les mobilités, si chaque habitant de plus de 30 ans marchait 10 minutes de plus chaque jour de la semaine, près de 150 décès par an pourraient être évités. Sur la qualité de l'air, si le niveau d'exposition de PM2,5, des particules fines, passaient à 5μg/m3, contre 9,8μg/m3, 310 décès par an et 44 AVC pourraient être évités. De même l'étude montre que réduire le bruit de la circulation routière pourrait permettre de réduire les maladies cardiovasculaires et d'améliorer le sommeil de 1 300 personnes. Enfin, et cela met en lumière les effets du réchauffement climatique, l'étude affirme que la chaleur estivale entre 2015 et 2017 a été responsable d'environ 50 décès chaque année dans la MRN. "On va consolider la méthode et continuer à diffuser le modèle de cette étude", indique Mélina Le Barbier, le but étant qu'elle puisse d'étendre à d'autres métropoles et collectivités dans le pays.
L'objectif est de légitimer les politiques publiques d'urbanisme qui permettent d'avoir plus de mobilités actives en ville ou plus d'espaces verts notamment. "C'est notre rôle à Santé publique France. On a voulu montrer l'importance d'agir sur ces déterminants pour l'impact sur la santé de la population."
Quelle méthodologie ?
L'étude de Santé publique France fait appel à des modèles mathématiques complexes et à des méthodes scientifiques validées et éprouvées au niveau international.
L'étude repose sur les principes d'une EQUIS, pour évaluation quantitative des impacts sur la santé. Cette méthode, validée et éprouvée au niveau international, est déjà très utilisée pour la question de la pollution de l'air extérieur. Elle permet de calculer le niveau de mortalité qui sera observé si les concentrations de particules fines diminuaient et que les choses restaient égales par ailleurs.
En France, on estime que 2 000 décès annuels seraient évités si la concentration de PM2,5 ne dépassait jamais 5μg/m3.
De nouveaux déterminants
Cette méthode EQUIS a été adaptée à d'autres déterminants et à leurs spécificités, ce qui en fait le caractère nouveau et inédit de l'étude. Les données environnementales utilisées ont été fournies en grande partie par la Métropole Rouen Normandie et par Atmo Normandie, l'association agréée de la surveillance de la qualité de l'air dans la région. Elles concernent, selon les données, une période allant de 2015 à 2019.
L'étude complète est à retrouver sur le site de santepubliquefrance.fr.
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