Pour Noël, quoi de mieux qu'un cadeau personnalisé ? A Rouen, artisans, créateurs, ou associations invitent leurs clients, via différents ateliers, à faire eux-mêmes leurs cadeaux, décorations ou repas pour les fêtes. Ici, bien qu'il soit encore une niche, le monde du DIY (Do it yourself ou faire soi-même en français) prend de plus en plus de place. "Il y a ceux simplement qui aiment bien faire par eux-mêmes, d'autres qui sont convaincus du bien-fondé écologique du faire soi-même, et aujourd'hui il y a la question économique", constate Ludivine Perroux, responsable du service éducation à l'environnement à la Métropole de Rouen.
Elle est chargée de chapeauter les ateliers "faire soi-même" organisés au Pavillon des transitions. "Faire ses cadeaux, réemployer des objets, c'est aussi faire des économies et dans le contexte actuel d'inflation, ce sont des choses qui se développent", poursuit l'animatrice dont les ateliers séduisent de plus en plus. Vitraux de Noël, bijoux émaillés, pochons à cadeaux en tissu, etc. Les ateliers DIY ne manquent pas au Pavillon des transitions. Ils sont même gratuits, à condition de venir avec son matériel de réemploi. Faire du neuf avec du vieux, c'est d'ailleurs toute la philosophie du lieu.
"Offrir son temps"
Faire soi-même c'est aussi se redonner confiance. "Il y a même des gens qui se servent de la création comme thérapie, ce sont des moments de déconnexion", constate Charlène Deutsch, gérante de l'Atelier Clothormé rue Jeanne d'Arc, qui a ouvert depuis le mois d'avril. Si elle en fait profiter aussi les autres via des ateliers (payants) de couture, tissage artisanal, modélisme ou tricot dans sa boutique, la jeune créatrice fait elle-même ses cadeaux de Noël chaque année depuis 5 ans. "Cette année je suis partie sur des bonnets… Chez moi Noël est un peu restreint en nombre de personnes donc je peux me le permettre." Il est vrai que le cadeau fait main permet de faire des économies mais il faut accepter "d'offrir son temps", remarque Charlène Deutsch, "il ne faut pas s'y mettre le 24 décembre, l'idéal est de commencer maintenant". Pas besoin de compétences particulières, "le plus important c'est l'envie de faire", insiste la créatrice. "La valeur du cadeau se mesure par le fait qu'on a passé du temps et pas par la perfection de l'objet."
Le DIY est très demandé également lorsqu'il s'agit de préparer sa décoration de Noël. Aude Grancher, gérante de la boutique Amaï rue Beauvoisine, en a fait le concept de son établissement. Elle organise une dizaine d'ateliers les week-ends sur toute la période des fêtes, les plus demandés restent ceux dédiés aux couronnes de Noël à mettre sur les portes. "C'est du sapin de Normandie en plus, déclare la patronne. C'est la troisième année qu'on fait ces ateliers à Noël et on a déjà 80 inscriptions." Bien sûr d'autres ateliers sont proposés dans l'année mais c'est bien à l'approche des fêtes de fin d'année que la demande est la plus forte. En plus des couronnes, Amaï propose la conception de cloches fleuries ou d'herbiers de Noël par exemple, l'idée étant de se faire rencontrer les clients. "On peut faire sa couronne avec un tuto à la maison mais là les personnes créent du lien." Pour Aude Grancher, passée par les beaux-arts, ces ateliers ne sont pas que du business, c'est une passion. Depuis toute petite, elle fabrique tout d'elle-même avec sa famille, "de la cuisine aux décorations en passant par les cadeaux".
Faire soi-même oui, mais de manière écoresponsable
Pour la Métropole de Rouen qui gère le Pavillon des transitions où s'organisent les ateliers "faire soi-même" de Noël, le concept du fait main doit forcément passer par une réduction des déchets.
La Métropole de Rouen a fait de sa compétence de gestion des déchets la pierre angulaire des ateliers DIY du Pavillon des transitions. Ce lieu installé sur les quais rive droite organise dans la continuité de son prédécesseur, l'Atelier de la Cop21, des moments de rencontres autour du faire soi-même à Noël à travers le réemploi. "Un déchet qu'on réemploie, ce n'est plus un déchet", lance Ludivine Perroux en charge de l'organisation de ces ateliers. "Quand on crée un objet quel qu'il soit, il a un bilan carbone, du fait de son transport et sa transformation." Faire soi-même ses cadeaux à Noël serait donc un acte militant pour la planète. C'est ce que tente d'inculquer en tout cas la Métropole via ses ateliers, en favorisant l'éducation aux enjeux de la transition écologique. "Pour intégrer ces enjeux et les données qui vont avec, le fait de manipuler va être très important pour les assimiler et ça à tous les âges", rebondit Ludivine Perroux, "Mieux vaut un atelier où on crée quelque chose de ses mains plutôt que trois heures de conférences."
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