Un étudiant a été condamné jeudi 28 novembre par le tribunal de Rouen à une amende de 600 euros pour avoir circulé sur un terrain de la SNCF en juillet, au moment où le réseau ferroviaire était visé par des sabotages au début des Jeux olympiques.
Cet étudiant toulousain en anthropologie âgé de 29 ans, au casier judiciaire vierge, comparaissait pour des faits de "pénétration, circulation" sur un site SNCF "non affecté à la circulation publique" à Oissel le 28 juillet 2024, quelques jours après une vague de dégradations sur le réseau SNCF.
Qualifié en juillet de "militant d'ultragauche" par une source policière, le prévenu a affirmé jeudi 28 novembre n'appartenir "à aucune organisation", par le biais de son avocate Sophia Abdou. Cette dernière a estimé la peine d'amende "juste et adaptée".
La représentante du parquet Clémence Eble a relevé "des choses troublantes dans ce dossier" comme la clé universelle retrouvée dans son véhicule, et demandé deux mois de prison avec sursis, une réquisition que le tribunal n'a pas suivie.
Une étude sur le street art
"Je voulais voir s'il y avait du street art, c'est l'un de mes sujets d'étude, a-t-il reconnu à l'audience. J'avais conscience que je ne respectais pas les règles, les outils me servent à bricoler." Dans son véhicule garé à proximité du site et près duquel il avait été interpellé, avaient été retrouvés une clé universelle, des pinces coupantes et l'ouvrage de Romain Huët Le vertige de l'émeute : de la Zad aux Gilets jaunes (Editions PUF), un ouvrage recommandé par un professeur selon lui.
Dans la nuit du 25 au 26 juillet 2024, des câbles de fibre optique garantissant la transmission d'informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages…) avaient été coupés et incendiés à divers endroits du réseau des lignes TGV à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024.
Aucune dégradation
Ca n'était pas le cas à Oissel, sur la ligne TER Rouen - Paris, où "aucune dégradation" n'avait été relevée par la SNCF, l'étudiant étant entré sur le site par un portail ouvert. "Les enquêteurs pensaient qu'il faisait partie d'une bande de dissidents avec un réseau important, mais en l'état il est poursuivi et renvoyé pour des faits minimes", qui habituellement ne sont "pas jugés devant le tribunal correctionnel", a réagi son autre avocat, Olivier Bodineau, estimant que "c'est un peu la montagne qui accouche d'une souris".
(avec AFP)
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