Aurélien Corroyer-Dulmont, responsable du pôle intelligence artificielle (IA) au centre Baclesse de Caen, utilise l'IA pour réduire les délais d'attente lors de traitements contre le cancer.
Quel est le but de cette innovation ?
"Le but est d'utiliser l'IA pour optimiser la prise en charge en radiothérapie des patients atteints du cancer. Lorsqu'on fait de la radiothérapie, on envoie des radiations pour détruire les cellules cancéreuses, et on doit s'assurer que la dose délivrée au patient est bien celle prescrite par le médecin. Pour ça, on utilise des détecteurs qui vont prendre la place du patient dans la machine de traitement, pour s'assurer que la dose correspond. Mais ça immobilise la machine (environ 20 minutes) et durant ce temps le patient doit attendre et ne peut pas être traité."
Comment utilisez-vous l'IA
pour résoudre ce problème ?
"On s'est demandé si l'IA pouvait prédire le résultat de ces contrôles sans qu'on ait besoin de mettre les détecteurs dans la machine de traitement, et de l'immobiliser. On a pris plusieurs milliers d'anciennes données de radiothérapie pour pouvoir modéliser un modèle d'intelligence artificielle. L'IA va ainsi pouvoir prédire pour les nouveaux patients si le contrôle sera conforme ou pas, sans immobiliser la machine."
Les premiers résultats
sont-ils concluants ?
"On a des scores de précision autour de 96%. C'est rassurant, on est quand même sur quelque chose de très, très fiable. On a publié ces résultats dans deux journaux scientifiques, pour la validation par nos pairs. Ça permet de dégager un temps équivalent à sept traitements supplémentaires de radiothérapie par semaine."
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.