"C'est un scandale d'Etat", lance Nicolas Mayer-Rossignol, le président de la Métropole Rouen Normandie (MRN), quelques heures avant le début du débat d'orientation budgétaire pour 2025, mardi 12 novembre.
Avec d'autres élus locaux de tous bords, il était devant la préfecture de Seine-Maritime à 18h pour "dire notre colère face au crash absolu des finances de l'Etat". Car le nouveau gouvernement qui a "volontairement caché 50 milliards d'euros de déficit", selon le maire PS de Rouen, entend bien faire peser une partie de l'effort sur les collectivités locales. A la hâte, en fin d'année, les élus de la MRN doivent donc revoir leurs ambitions, ou au moins prendre en compte les récentes annonces. "Entre les recettes supprimées et les dépenses rajoutées par l'Etat, c'est 18,2 millions d'euros en moins sur lesquels la Métropole pourra compter", indique Nicolas Rouly, vice-président en charge des finances. Il faudra y ajouter une baisse des financements de la Région Normandie, elle aussi contrainte dans son budget, ou encore la baisse de certains dispositifs d'aides venant d'agences gouvernementales, comme le Fonds vert ou le Fonds chaleur, censés accompagner la transition écologique.
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Ces ajustements majeurs qui sont demandés sont encore difficiles à chiffrer mais ont été intégrés au débat d'orientation budgétaire, en attendant le vote d'un budget 2025 précis et chiffré au mois de décembre.
Pas d'augmentation d'impôts
Dans ce contexte, la majorité n'entend pas augmenter la fiscalité locale pour dégager des recettes supplémentaires. Elle n'entend pas non plus toucher à son niveau d'investissement. "C'est du service à la population et c'est aussi de l'emploi. Les travaux que nous engageons font travailler des entreprises locales, des salariés du secteur. C'est précieux pour l'économique et le social", défend Nicolas Rouly.
Alors quelles pistes d'économies ? L'extension de la gratuité des transports en commun, très coûteuse, va très clairement être différée. Pour le reste, il faudra attendre le budget de décembre. Mais pour les recettes, la Métropole devrait aussi faire davantage appel à l'emprunt. "Le niveau de notre dette est soutenable, vu notre capacité à rembourser", assure sur ce point Nicolas Mayer-Rossignol, qui met en avant une bonne gestion des finances de la Métropole.
Cette dette est chiffrée à 604 millions d'euros en 2024 pour un budget annuel global autour du milliard d'euros.
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