"Le conseil communautaire décide de retirer la délibération du 11 avril 2024, octroyant la protection fonctionnelle à M. Edouard Philippe et Me Stéphanie de Bazelaire", peut-on lire dans cet acte daté du 4 juillet 2024, révélé récemment par Le Monde et le média d'investigation Le Poulpe. Le vote de cette protection, sollicitée par les deux élus, avait eu lieu en avril, quelques jours après des perquisitions à la mairie du Havre et au siège de la communauté urbaine dans le cadre d'une enquête du parquet national financier (PNF) pour des soupçons de conflits d'intérêts autour d'un marché public.
• A lire aussi. Edouard Philippe sera candidat à la prochaine élection présidentielle
Cette disposition permet aux collectivités de prendre en charge la réparation des frais liés à la procédure, honoraires d'avocat, ainsi que les dommages-intérêts civils prononcés contre leurs élus. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet national financier en décembre 2023, après le dépôt d'une plainte de l'ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine.
Des soupçons de détournement de fonds publics liés à la gestion de la Cité Numérique
La plainte vise Edouard Philippe, maire du Havre et candidat à la présidentielle de 2027, et son adjointe chargée de l'innovation et du numérique Stéphanie de Bazelaire pour des chefs de prise illégale d'intérêts, détournement de fonds publics, favoritisme et harcèlement moral en rapport avec la gestion de la Cité Numérique. L'avocate de la plaignante, Christelle Mazza, qui avait engagé un recours devant le tribunal administratif pour dénoncer cette protection fonctionnelle, estime qu'il y a "conflit d'intérêts à toutes les étapes".
"Un élu de la République ne saurait en aucun cas instrumentaliser l'institution qu'il préside à des fins de défense personnelle", a-t-elle expliqué à l'AFP, ni "porter atteinte à la dignité" de sa cliente. Christelle Mazza met en cause le "dénigrement" de sa cliente par Edouard Philippe lors de réunions "à huis clos" qui "participe du harcèlement moral dénoncé". Selon un témoignage recueilli par l'AFP, Edouard Philippe y fustigeait la plaignante pour s'être "placée en arrêt maladie, comme on le fait trop souvent". "Il y a eu des perquisitions, une ou deux auditions et plus rien ne s'est passé, nous avons donc considéré qu'il était prématuré d'accorder cette protection", a réagi l'avocat de la communauté urbaine Didier Seban, "nous répondons à l'enquête du PNF mais, selon moi, elle devrait se terminer par un classement".
Avec AFP
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.