Entre l'avènement du numérique, de l'intelligence artificielle (IA) ou encore de la robotique, l'hôpital n'échappe pas aux progrès technologiques de ce XXIe siècle. A Rouen, les innovations s'invitent de plus en plus dans les services de la clinique Mathilde.
De la télésurveillance basée sur l'IA
Mise en place depuis un an et demi en oncologie, l'application mobile Cureety vise à faire un suivi des patients et de leur traitement afin de contrôler, en direct, les potentiels effets secondaires. Basée sur un questionnaire hebdomadaire, l'application va faire remonter au corps médical des "alertes", classées selon le degré de gêne ou de douleur rencontré par les patients. Le système repose sur un algorithme dicté par l'intelligence artificielle et peut livrer de premiers conseils en amont de l'intervention de l'infirmière et du médecin. "On observe qu'il y a moins de baisses de doses et moins d'arrêts de traitement", déclare Romain Kokorian, oncologue médical à la clinique Mathilde. "Le patient se sent moins seul, on peut lui adresser des ordonnances à distance, et cela lui permet d'éviter aussi les difficultés d'accès à un médecin traitant qui est parfois moins au fait des nouvelles thérapies en oncologie."
L'application Cureety permet d'avoir un suivi en temps réel du traitement des patients en oncologie. Le nom des patients a été retiré*
Da Vinci, un robot chirurgical
Adopté depuis une dizaine d'années à la clinique Mathilde, le robot Da Vinci, avec ses longs bras articulés, est utilisé en chirurgie urologique. Un nouveau modèle est arrivé l'an dernier avec un bras supplémentaire. Il s'agit d'un système de chirurgie assistée qui permet de reproduire les gestes exercés en cœlioscopie, c'est-à-dire le fait d'observer ou d'intervenir à l'intérieur de l'abdomen via une petite incision. Désormais, presque tout est piloté à distance. Le mouvement de chaque bras opérateur est contrôlé par le praticien à l'aide de "manettes" installées sur un télémanipulateur qui affiche les images captées par l'endoscope et offre une vision 3D de la zone à opérer. Précision accrue, meilleure visibilité, le Da Vinci est devenu un incontournable à la clinique Mathilde. "En cœlioscopie on est debout pendant toute l'intervention, les bras en suspens, alors que sur le robot, on a une vision 3D qui est meilleure, on est assis, les coudes posés, etc.", explique Blandine Tamarel, urologue à la clinique.
Le Da Vinci possède plusieurs bras opérateurs, pilotés à distance par le praticien.
Un robot en orthopédie ?
Un essai est en cours depuis le mois d'octobre sur plusieurs hôpitaux de Vivalto Santé, propriétaire de la clinique Mathilde, concernant l'utilisation d'un autre robot spécialisé en orthopédie. La machine permet de réaliser des coupes "parfaites" pour les prothèses totales du genou. Elle permet de faire une représentation tridimensionnelle de l'articulation du genou et de pratiquer ainsi des coupes dites "robot assistées" avec une précision "micrométrique" selon Saïd Rhali, chirurgien orthopédique à la clinique Mathilde. Cette justesse dans le geste chirurgical "permet d'atteindre une prothèse parfaitement adaptée à l'anatomie du patient", là où la chirurgie mécanique avait tendance à imposer des standards de prothèse. "C'est un changement de paradigme", se félicite le praticien. "On utilise aussi d'autres technologies, à l'état embryonnaire, comme la réalité augmentée." Le robot est testé, durant une année entière, dans trois établissements du groupe Vivalto, dont la clinique de l'Europe et la clinique Mathilde, toutes deux à Rouen.
Le nouveau robot orthopédique de la clinique Mathilde fait l'objet d'une expérimentation pendant un an au sein de l'établissement.
"Une avancée majeure" : à la clinique de l'Europe, une salle dernier cri
La clinique de l'Europe qui participe conjointement avec la clinique Mathilde a une expérimentation en chirurgie robotique orthopédique, possède depuis plusieurs années une salle opératoire très innovante.
La clinique de l'Europe à Rouen, autre établissement du groupe Vivalto Santé, a investi depuis plusieurs années dans une salle d'opération de dernière génération pour le traitement des maladies vasculaires artérielles périphériques. Cette salle dite "hybride" permet à la fois de réaliser des interventions chirurgicales classiques combinées avec les technologies d'imagerie de pointe. Les chirurgiens peuvent ainsi utiliser un équipement radiologique permettant de naviguer à l'intérieur des artères sans ouverture cutanée. "Une salle hybride au bloc opératoire représente une avancée majeure pour la chirurgie vasculaire", selon Jean-Pierre Danau, directeur de la clinique de l'Europe. Selon lui, elle permet la réalisation d'interventions de plus en plus complexes grâce à la précision accrue de l'imagerie en temps réel et garantit aussi la "réduction des risques avec une intervention plus précise et moins invasive". Cette nouvelle salle permet également d'optimiser le temps opératoire grâce à la combinaison de plusieurs technologies en un même lieu.
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