Joseph Kamel, Orelsan, Angèle ou encore Clara Luciani. Ces grands noms ont fait leurs armes devant le public des Scènes de musiques actuelles (SMAC). Il en existe moins de 100 en France. Dans le Calvados, le Cargö et le Big Band Café, communément appelé BBC, forment un duo indispensable à la vie culturelle locale. Ces lieux offrent des espaces d'échanges et de soutien aux artistes émergents dans leur début de carrière.
Un ancrage culturel local
Les SMAC se distinguent des salles de concert classiques par leur taille, mais aussi par leur approche. Paul Langeois, directeur du BBC, résume : "Nous avons 600 places debout et pas de siège. Ça nous impose des choix dans les styles de musique que l'on diffuse. On défend des genres éclectiques comme le rock, la pop, le blues ou le reggae." De son côté, le Cargö se distingue par sa localisation, en plein cœur de Caen. Jérémie Desmet, directeur de la salle, ajoute que : "L'implantation du Cargö et son histoire liée au festival électronique Nordik Impackt donnent à la programmation une couleur musicale plutôt urbaine, du rap à l'électro, bien que l'on joue aussi d'autres styles."
Au-delà de la diffusion musicale, ces salles sont porteuses d'actions sur le territoire. Pour Jérémie Desmet, "en tant que SMAC, on a un vrai projet d'intérêt général qui nous permet de collaborer avec des acteurs culturels et éducatifs locaux". Cette démarche leur permet d'organiser des événements, avec des publics spécifiques, comme les détenus du centre pénitentiaire de Caen. L'approche est similaire au BBC, qui déplace ses concerts à la rencontre du public en milieu rural par exemple.
Un tremplin pour les artistes
Les SMAC accompagnent les artistes locaux dans le développement de leur carrière et mettent à disposition des studios de répétition. Le Caennais Jyeuhair, dévoilé au grand public dans l'émission à succès "Nouvelle Ecole" sur Netflix, travaille ses morceaux au Cargö depuis son plus jeune âge. Jeudi 5 décembre, son concert dans cette même salle affiche déjà complet. "C'est une fierté de voir certains artistes locaux s'imposer sur la scène nationale. On croit en eux depuis le début", s'enthousiasme Romain Peliciolli, le coordinateur de la programmation. Pour Jérémie Desmet : "Jyeuhair, ce n'est pas le Cargö qui l'a fait, c'est son talent ! Mais ce qui nous fait plaisir, c'est de voir que les initiatives des SMAC ont toujours du sens."
Le BBC est tout autant impliqué dans l'accompagnement des jeunes pépites. Chaque année, Paul Langeois reçoit sur la scène d'Hérouville, le tremplin John's Session du festival Beauregard, dont il est aussi directeur : "Notre mission est de défendre la scène régionale. Ce tremplin permet aux quatre finalistes de jouer devant des jurys professionnels, des labels, des producteurs et des radios. Même s'ils ne sont pas gagnants, les artistes ont l'opportunité de jouer un concert dans des conditions réelles." Parmi les participants, les noms de certains locaux, comme Maddy Street, Lotti ou encore Samba de la muerte, ont déjà traversé les frontières normandes.
En plus des projets artistiques, le BBC voit plus loin en proposant des formations techniques. "Au BBC, on peut venir se former à la technique, au son, à la lumière, à des prix accessibles. C'est ça aussi le but : rendre la culture et la musique accessibles", conclut Paul Langeois.
L'artiste Annabella Hawk : "On est très chanceux dans la région"
L'artiste caennaise Annabella Hawk prépare un nouvel EP pour l'année 2025. Depuis ses débuts dans la musique, elle a toujours trouvé conseils auprès du Cargö ou du BBC, qui lui ont aussi permis de répéter et de faire évoluer son projet artistique. Elle nous raconte.
Etre artiste en Normandie, est-ce une chance ?
"Oui, je dis toujours qu'on est super chanceux. Ici, les artistes sont choyés et soutenus ! J'ai pu faire des résidences au BBC, au Cargö et au Normandy, à Saint-Lô. J'ai aussi été soutenue par l'association Norma qui m'a appris à communiquer, à utiliser les réseaux sociaux et a contribué au financement de mon premier projet."
Comment travailles-tu avec le BBC
et le Cargö ?
"Le Cargö, c'est un peu ma maison mère, je vais souvent là-bas pour répéter et pour leurs précieux conseils techniques. Avec le BBC, c'est plus pour l'aspect scénique, la préparation de mes concerts. On a de très bonnes relations, ça aide à ne pas lâcher ! Leur accompagnement permet d'avancer. C'est agréable de se sentir écoutée."
Avez-vous des projets pour la suite ?
"Oui ! Je prépare un nouvel EP pour 2025. J'ai hâte de pouvoir le dévoiler sur scène !"
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.