La 16e Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP16) s'est ouverte à Cali, en Colombie, avec une annonce choc : selon la dernière mise à jour de la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), plus d'un tiers des espèces d'arbres dans le monde sont menacées d'extinction. C'est une conséquence de la déforestation, de l'agriculture intensive, des parasites, des espèces invasives et du changement climatique.
Pourquoi la Normandie est-elle concernée ?
La Normandie, bien que loin des forêts tropicales menacées, n'est pas épargnée. En plus d'abriter des espèces d'arbres emblématiques comme les chênes, les hêtres et les pommiers qui façonnent ses paysages, d'autres espèces emblématiques, plus rares (ou qui sont devenues plus rares) façonnent ses paysages : la violette de Rouen, l'oseille tubéreuse, le souchet jaune… La région joue un rôle essentiel dans la conservation de la biodiversité. La disparition de ces végétaux pourrait alors déstabiliser les écosystèmes locaux, impactant les plantes, animaux et champignons qui en dépendent. “Plus des deux tiers des espèces d'oiseaux menacées dépendent des forêts", a déclaré Cleo Cunningham, Responsable climat et forêts chez Birdlife International.
Une violette de Rouen.
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Un patrimoine naturel et culturel menacé
Au-delà de la biodiversité, les arbres normands représentent un patrimoine culturel inestimable. Les pommiers, par exemple, sont au cœur des traditions cidricoles normandes. Ces arbres sont aussi essentiels pour le climat, absorbant du dioxyde de carbone, stabilisant les sols et préservant l'équilibre hydrologique de la région. En perdant certains de ses arbres, c'est toute l'identité visuelle de la Normandie, son patrimoine, qui serait menacée.
L'UICN souligne l'importance des arbres pour "la régulation du climat et la formation des sols". Ce rôle écologique est essentiel dans une région comme la Normandie, où les forêts et haies bocagères participent à la lutte contre les érosions côtières et contribuent au maintien de paysages uniques.
Les engagements de la COP16 et la nécessité d'une action urgente
Emily Beech, experte de BGCI, rappelle que des espèces cruciales pour l'industrie et la médecine, comme le marronnier d'Inde, sont en danger. Selon elle, "planter des arbres partout ne suffit pas". Jean-Christophe Vié conclut : "Il n'y a aucune excuse pour ne pas agir face à un si grand nombre d'espèces d'arbres menacées. La tâche est énorme, mais elle a déjà commencé."
A titre d'exemple, voici les espèces menacées le plus gravement en Normandie :
• Violette de Rouen : endémique de la région normande, elle pousse notamment dans les zones boisées ou humides de Seine-Maritime.
• Orchis à bourse : une orchidée qui peut être trouvée dans certaines prairies et pelouses calcaires de Normandie.
• Immortelle des sables : présente dans les milieux sableux et dunes normandes, comme sur les côtes.
• Lotier pourpre : on le trouve dans certaines prairies normandes, surtout dans des sols calcaires.
• Oseille tubéreuse : cette plante des milieux ouverts est observable dans des zones calcaires de la région.
Une oseille tubéreuse.
• Botryche à feuilles de rue : rare, mais présent dans certaines prairies et lisières en Normandie.
• Véronique à longues feuilles : cette plante peut se trouver en Normandie, dans les milieux humides et bords de rivières.
Une Véronique à longues feuilles.
• Scirpe radicant : présent dans les zones humides et prairies normandes.
• Souchet jaune : une espèce des zones humides que l'on peut trouver dans certains marais et prairies humides de Normandie.
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