Chez les Chesnay, l'élevage de veaux est une histoire de famille. "C'est mon arrière-grand-père qui a acheté les lieux", confie fièrement Philippe Chesnay, 51 ans et installé à Bazoches-sur-Hoëne, près de Mortagne-au-Perche, depuis 2007. "Mes parents ont commencé l'élevage en 1970 et nous avons pris le relais pour arriver à un atelier de 400 places en 2024", poursuit-il. Cette aventure, l'agriculteur la partage effectivement avec son épouse, Nathalie Chesnay. "Je ne suis pas du tout issue du milieu agricole mais j'ai toujours eu la fibre animale. C'est un métier où l'on est tout le temps au contact des animaux", explique-t-elle.
Au fil du temps, le couple d'éleveurs a cherché à travailler son autonomie énergétique. Cela a commencé par l'achat d'un ventilateur à économie d'énergie pour renouveler l'air des bâtiments agricoles. "Le renouvellement de l'air est indispensable pour permettre aux animaux d'avoir un air frais et pur, explique Philippe Chesnay. Pour résumer, on a acheté un ventilateur qui consomme 95% d'énergie en moins qu'un système de ventilation standard."
Rien ne se perd, tout se transforme
Plus récemment, Philippe et Nathalie Chesnay ont fait l'acquisition d'une chaudière biomasse afin de produire leur propre énergie thermique. "Cela nous permet de chauffer les bâtiments des animaux, mais aussi toute la partie habitation de l'exploitation", explique Nathalie. Grâce à cette machine, les deux éleveurs peuvent surtout faire monter en température l'alimentation destinée aux veaux sans consommer de gaz. "Au départ, on avait des déchets verts et on cherchait un outil pour transformer ces produits en chaleur", détaille Nathalie Chesnay.
Une plante polyvalente
"Depuis 5 ans, on est aussi producteurs de paille de miscanthus et c'est un excellent combustible", continue son mari. En 2022, le couple a d'ailleurs reçu le 2e prix de la dynamique agricole de la Banque populaire de l'Ouest pour son projet en lien avec cette plante. "C'était un projet novateur. La paille de miscanthus peut aussi être utilisée pour l'isolation thermique des logements ainsi que pour les litières d'animaux de compagnie", raconte Philippe Chesnay. Mais les deux éleveurs ne font pas pousser la plante n'importe où. "Demain, on ne mangera pas du miscanthus, plaisante Philippe Chesnay. Nous, on a justement eu cette idée de faire pousser du miscanthus sur des terres que nous avions du mal à valoriser en alimentaire." Le couple réfléchit également à installer des panneaux solaires sur son exploitation dans les prochaines années.
Philippe Chesnay, un homme aux multiples casquettes
zzz
Conseiller pour d'autres éleveurs
Autrefois, l'exploitation Chesnay élevait également des vaches allaitantes, une activité arrêtée dès l'installation du couple en 2007. "L'élevage de veaux est une activité qui, à deux, ne demande environ qu'une heure et demie de travail le matin et une heure et demie de travail le soir", explique Nathalie Chesnay. L'après-midi, Philippe Chesnay peut donc enfiler sa casquette de conseiller en nutrition animale. "Pour que l'alimentation fonctionne, il faut que tous les voyants de l'exploitation soient au vert. J'apporte donc mon expertise à ceux qui ont besoin d'améliorations techniques", explique-t-il.
Membre de la FDSEA de l'Orne
Philippe Chesnay est aussi membre du bureau de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de l'Orne. "C'est une casquette qui devrait être systématique, confie-t-il. L'agriculture est plurielle et elle a besoin d'être défendue. Les grandes structures ne doivent pas se créer au détriment des petites. L'agriculture a aussi besoin d'être mise en avant car c'est un levier essentiel à notre société", poursuit l'éleveur. En France, l'élevage de veaux est une activité encore méconnue puisque l'on ne compte que 2 000 professionnels sur le territoire.
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