A Verson, tout près de Caen, la Société protectrice des animaux (SPA) de Basse-Normandie, recueille les animaux abandonnés de la région. L'objectif ? Les soigner, les remettre sur pattes et les présenter pour une adoption. Que ce soit des chats, des chiens, des lapins, des cochons d'Inde ou même perroquets, tous ont droit à une seconde vie.
Du sauvetage à l'adoption
Emma Richard est bénévole depuis cinq ans au refuge. Elle y est désormais en service civique : "Nous recueillons les animaux de différentes façons. Soit ils sont abandonnés et trouvés errants ; soit par abandon direct avec les propriétaires qui viennent directement nous donner leur animal ; soit par réquisitions judiciaires." Les bêtes recueillies ont souvent des passés difficiles, avec, par exemple, des maltraitances. Jean-Marc Alix est soigneur ici depuis 25 ans. La SPA n'a plus de secret pour lui, il est multi-tâches ! "Je nettoie les cages, donne les traitements aux animaux, les nourris deux fois par jour. Et les soirs d'hiver, je les rentre au chaud."
Lorsqu'ils arrivent à l'association, les animaux sont soignés par un vétérinaire. "On attend leur rémission totale avant de les proposer à l'adoption", explique Emma. En attendant, ils sont tous dans des cages. En ce moment il y a 122 chats, 50 chiens et 13 NACS (Nouveaux animaux de compagnie : lapin, oiseaux, hamsters…). "Nous sommes en permanence pleins à craquer et la liste d'attente est longue", soupire Valérie Guenon, salariée. "Nous accueillons de nouveaux animaux quasiment tous les jours, et ce durant toute l'année." Et quid des adoptions ? "Il y en a plusieurs par semaine, donc cela fait un sacré roulement !"
Pour adopter un animal à la SPA, il y a une procédure bien spécifique. Le but est d'éviter les adoptions "coup de tête". D'abord, le passage au refuge est indispensable. Une fois l'animal repéré, il faut remplir un formulaire : "Cela permet de voir si les besoins de l'animal sont compatibles avec le mode de vie de la personne", précise la SPA. Si l'adoption est possible, il y a ensuite un délai obligatoire de sept jours avant de récupérer l'animal : "C'est un dernier délai de réflexion, à froid, avant engagement", souligne Valérie Guenon. Car l'adoption a un coût, qui permet de subvenir aux besoins de l'association (croquettes, soins médiaux, salariés). Un chaton de six mois coûte 250€, un chat de plus de 10 ans 120€.
A chaque animal son histoire
Tous les animaux à la SPA ont souvent vécu des années difficiles avant d'arriver. "Je me souviens d'un cas de maltraitance sur lequel nous avions été appelés : un maître refusait de nourrir son chien pour éviter qu'il ne fasse ses besoins dans la maison. Heureusement, il a accepté qu'on le récupère. Il était temps, il avait la peau sur les os…" C'est une seconde chance que l'association offre à toutes ces boules de poils et une nouvelle vie que veulent leur offrir les adoptants. "Avec ma famille nous voulons sauver un chat, le sortir de sa misère", explique par exemple Maryline Cartener, venue à Verson dans ce but.
"Il y a plein de belles histoires d'adoption, développe Emma Richard, et on reçoit beaucoup de nouvelles après, des animaux en pleine santé et heureux ! Ça donne du sens à notre métier. Même si elle ajoute qu'il est parfois dur de se détacher de "nos petits protégés…". Depuis janvier, à la SPA de Verson, il y a eu au total 1 303 animaux recueillis, pour 1 197 adoptions.
Y a-t-il plus d'abandons d'animaux durant les vacances ?
Il est de notoriété publique qu'il y a un pic d'abandon des animaux de compagnie durant les vacances, notamment l'été. Mais cela est-ce bien vrai, et quelles en sont les raisons ? Réponse d'une salariée de la SPA de Basse Normandie, Valérie Guenon.
Valérie Guenon est salariée à la SPA de Verson depuis des années, elle répond :
"C'est un fait, chez nous, il y a plus d'adoptions l'été que le reste de l'année. Ça libère de la place dans nos locaux, et de nouveaux animaux peuvent entrer. C'est pourquoi les chiffres sont élevés durant cette période, mais c'est parce qu'il y a davantage de sorties. En réalité, nous avons autant de demandes pour recueillir un animal abandonné toute l'année. Un exemple, nous avons pu faire entrer huit chiens abandonnés en mars, et 36 en juillet. Ce n'est pas que nous avons eu moins de demandes en mars, mais nous avons dû les refuser faute de place.
Il y a autant d'abandons aujourd'hui qu'auparavant. Les causes d'abandon sont cependant différentes. De nos jours, les personnes adoptent parfois un chien sur un coup de tête. Mais dès qu'ils se séparent, déménagent, partent en Ehpad, ils l'abandonnent. Il y a quelques années, c'était plus pour des problèmes avec l'animal - violences, maladies, morsures fréquentes…"
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