Cette structure, installée depuis septembre à Saint-Etienne-du-Rouvray, accueille les personnes souffrant de troubles psychiques (dépressif, bipolaire ou schizophrène), afin de casser leur isolement et de les "réintégrer" socialement. Elle s'adresse essentiellement aux patients dont l'état est "stabilisé" c'est-à-dire post-soin, il ne s'agit donc pas d'une structure médicalisée. "La maladie reste à la porte", déclare Andréa Stourdzé, directrice du Clubhouse de Rouen. "Souvent avec ces troubles on se retrouve isolé, et on se définit presque par la maladie, l'idée d'un Clubhouse c'est de sortir de ça."
Un lieu pour redonner confiance
et oublier la maladie
Ici on préfère le mot "membre" à celui de "patient", et le lieu est fait "par et pour les membres". "Ici on est dans un lieu de simili travail", décrit Christelle Querrien, une des membres souffrant de bipolarité qui a intégré le Clubhouse juste après sa sortie d'hôpital. Atelier culinaire, atelier maraîchage, simulation d'entretien d'embauche, travail sur le CV… Les tâches sont nombreuses et dépendent de la volonté des membres. Surtout, la gestion est commune. Le Clubhouse n'impose aucune hiérarchie, toute l'organisation est horizontale. "Cet endroit nous permet d'oublier qu'on est malade, explique Christelle, quand on est stabilisé on n'y pense pas (à la maladie) et le fait de ne pas y penser nous fait nous rétablir." "Ici je me sens utile, rebondit une autre membre qui préfère garder l'anonymat, j'ai un trouble du spectre de l'autisme qui fait que j'ai beaucoup de mal à m'intégrer dans les milieux dits normaux." Les rencontres, le partage d'expériences, la bienveillance, ce sont ces choses qui "me poussent à aller tous les jeudis au Clubhouse avec la même patate", conclut-elle.
Le modèle Clubhouse
La méthode du Clubhouse, importée des Etats-Unis, s'installe en France depuis les années 2010. Le Clubhouse de Rouen est le 8e du genre dans l'Hexagone.
Inspirée d'un modèle nord-américain, la méthode du Clubhouse commence à percer en France. Le tout premier du genre a été a ouvert à New York en 1948. Aujourd'hui, il en existe 350 dans le monde et bientôt 11 en France dont celui de Rouen, financé à 50% par l'Etat et pour l'autre moitié par le mécénat. C'est le premier Clubhouse de Normandie. Il fédère quelque 25 membres et 36 entreprises partenaires dont neuf Esat (établissements et services d'accompagnement par le travail). Au total, 1 420 membres ont été accompagnés dans les clubhouses de France.
Santé mentale :
une personne sur cinq concernée
"En France, la santé mentale touche une personne sur cinq, c'est la plus grande cause d'arrêt maladie longue durée", déclare Andréa Stourdzé, directrice du Clubhouse de Rouen. La santé mentale est le premier poste de dépense de l'Assurance Maladie, avec 23 milliards d'euros par an, selon les données de l'Organisation mondiale de la santé. Cela représente environ 13 millions de Français.
En Normandie, la question de la santé mentale est un sujet plus préoccupant qu'ailleurs, car la région fait partie des territoires dont les indicateurs de santé sont les plus défavorables. A titre d'exemple, près d'un étudiant normand sur deux est en détresse psychologique et la région présente également une prévalence de traitements anxiolytiques plus forte ainsi que des taux de tentatives de suicide plus élevés qu'au plan national.
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