Elle était attendue, notamment par les industriels : le gouvernement a dévoilé, vendredi 18 octobre, la carte des zones prioritaires retenues pour le développement de l'éolien en mer, à horizon 2035 et 2050. C'est à Fécamp, où a été bâti le tout premier parc de Normandie, qu'a été présentée cette cartographie. Un territoire où "l'acceptabilité (des éoliennes) est assez importante", soulignait Marie-Agnès Poussier Winsback, ancienne maire et députée de la cité des terre-neuvas, présente, cette fois, en qualité de ministre déléguée.
200 nouvelles éoliennes au large de Fécamp
Sur cette cartographie figure une zone prioritaire baptisée Fécamp Grand Large, où devraient voir le jour d'ici une dizaine d'années deux parcs éoliens de 2GW chacun, soit environ 200 nouvelles éoliennes. Ils produiront, à terme, huit fois plus d'électricité que le parc actuel, mais seront situés plus loin, de 25 à 30 km des côtes seinomarines, contre 12 km pour les premières éoliennes installées.
Cartographie des zones prioritaires pour le développement de l'éolien en mer. - Ministère de la Transition écologique
C'est la technologie de l'éolien posé qui sera à nouveau privilégiée, avec toutefois des machines plus puissantes, grâce à des pales plus hautes, notamment. "Aujourd'hui, les turbines produisent 7 mégawatts (MW) par éolienne, demain on peut espérer des turbines entre 20 et 25 MW" détaille Damien Levallois, directeur de projet de parcs éoliens en mer à la DREAL Normandie. L'appel d'offres pour la zone Fécamp Grand Large sera lancé dans les prochains mois, l'Etat ambitionne d'annoncer les industriels et énergéticiens lauréats à l'automne 2026.
45 GW à horizon 2050
A plus long terme, une zone dite de réserve, baptisée Albâtre Grand Large a également été identifiée, au large de Saint-Valery-en-Caux. En France, "l'objectif est de produire 45 gigawatts (GW) en 2050, ce qui représente 20% de notre production énergétique, l'équivalent de treize réacteurs nucléaires de type EPR2" rappelle Olga Givernet, ministre déléguée en charge de l'Energie, selon qui la présentation de cette stratégie de long terme "est un signal pour la filière industrielle : l'heure n'est pas à la délocalisation ou aux plans de licenciement, il faut construire ici".
Les ministres Marie-Agnès Poussier Winsback, Olga Givernet et Fabrice Loher (tous trois au centre) étaient à Fécamp pour présenter la cartographie.
Selon l'Etat, le chantier du premier parc éolien fécampois a mobilisé 600 emplois, auxquels s'ajoutent un millier de postes pour la fabrication des pales et l'assemblage des nacelles, au Havre. A Fécamp, la base de maintenance emploie une centaine de personnes. "Ce sont des emplois d'ingénieurs et de techniciens non délocalisables, rappelle David Roussel, maire de Fécamp, ce sont aussi des retombées financières pour la commune, puisque nous allons percevoir 1,6 million d'euros de redevance chaque année pour le parc actuel."
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