[Photos+vidéo] Caen. Un hommage rendu aux musiciens ukrainiens sur l'esplanade du Mémorial

Quel autre endroit que le Mémorial de Caen pour appeler à la paix ? Jeudi 10 octobre, les musiciens de l'orchestre de l'opéra national d'Ukraine y étaient conviés, pour une cérémonie en leur honneur, en public. Le violoniste de Kiev Nazariy Barvinskiy a bien saisi la dimension du site. "C'est un endroit historique, où le cours de l'Histoire a été changé, par les Américains et leurs alliés. Quand les gens s'unissent, l'Histoire peut changer", témoigne-t-il. Brigitte Lainé, une habitante, se devait d'être là : "J'avais un grand-père ukrainien. Tout ce qui se passe me touche émotionnellement, lance-t-elle. Voir cet orchestre montre que les Ukrainiens continuent de vivre. C'est une forme de résistance et notre présence ici en est une aussi !" 

Quelques Caennais, ou visiteurs du Mémorial curieux, ont assisté à la cérémonie.

"La musique est une arme"

Le directeur du Mémorial Kléber Arhoul n'a pas manqué de saluer "le courage infini d'un peuple qui endure", mais aussi celui des musiciens qui "pour certains étaient encore en train de se battre il y a quelques jours et repartiront dès demain au front".

Des jeunes issus de différents collèges et lycées étaient présents.

Après la levée de drapeaux, au son des hymnes nationaux, le chef de l'orchestre Mykola Diadiura confiera qu'il n'était pas simple "de ne pas pleurer." Ce dernier estime que la musique jouée par sa troupe est "une arme" parmi tant d'autres dans ce conflit face à la Russie. "Les gens peuvent comprendre ce qu'est l'Ukraine, sa culture, sa musique. C'est important de jouer à travers le monde, estime-t-il. La musique est un langage universel que tout le monde comprend, alors nous faisons passer nos émotions à travers elle."

Certains affichent un soutien indéfectible à l'Ukraine. Quelques heures plus tard, Volodymyr Zelensky rencontrait Emmanuel Macron à Paris.

Le soir, le Théâtre a fait salle comble pour voir en action l'orchestre. Parmi les compositions sélectionnées, "de la musique ukrainienne, mais aussi allemande, française ou britannique, afin de représenter l'Europe", conclut Mykola Diadiura.