L'information a été relayée par l'Union des victimes de Lubrizol qui a épluché l'arrêté préfectoral en date du 7 octobre. Le document publié par la préfecture de Seine-Maritime précise que la société Bolloré Logistics est mise en demeure de participer avant le 31 décembre au retrait des déchets de l'incendie de ses batteries usagées ainsi qu'à l'élimination de la pollution des eaux souterraines au lithium. "Il suffit de lire l'arrêté pour se rendre compte qu'il y a un réel problème," a déclaré à l'AFP Christophe Holleville, secrétaire de l'Union des victimes de Lubrizol, un collectif qui défend également les potentielles victimes de l'incendie de l'entrepôt utilisé par Bolloré Logistics, et qui a transmis mercredi 9 octobre l'arrêté à la presse.
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"Quand on nous dit qu'il n'y a pas de mauvais élève dans l'industrie, il est désormais clair qu'on ne regarde pas au bon endroit. Nous demandons que la justice fasse son travail", a poursuivi M. Holleville. Le 16 janvier 2023, un incendie s'était déclaré sur un site loué par Bolloré Logistics dans un entrepôt contenant 12 000 batteries automobiles au lithium à Grand-Couronne, en périphérie de Rouen. Blue solutions, une filiale du groupe Bolloré, avait fait appel à une autre filiale, Bolloré Logistics, pour l'entreposage sans autorisation de ses batteries au lithium usagées.
Des batteries considérées comme déchets dangereux
Bolloré Logistics avait alors trouvé une solution de stockage dans un entrepôt, non équipé pour recevoir ce type de cargaison, propriété de la société SAS Highway France Logistics 8 (HFL8) à Grand-Couronne. La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) qualifie ces batteries au lithium métal polymères de "déchets dangereux" et juge que le site de Grand-Couronne "n'était pas autorisé à les recevoir en transit". Selon le document, la société Bolloré Logistics est donc "solidairement responsable" avec Blue Solutions des dommages causés. Dans son arrêté, la Dreal remarque aussi qu'une pollution, "notamment" au lithium, consécutive au sinistre, a été repérée dans les eaux souterraines et qu'elle peut "migrer" vers la Seine.
Contacté, le groupe Bolloré n'avait pas répondu à l'AFP en fin de journée. Un incendie de 10 000 tonnes de produits chimiques le 26 septembre 2019 sur un site de lubrifiants automobiles de Lubrizol, classé Seveso seuil haut, n'a fait aucune victime, mais laisse craindre des conséquences à long terme sur la santé humaine et l'environnement.
Avec AFP
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