L'un était un défenseur central rugueux, l'autre est un milieu offensif soyeux. On n'a jamais vu le premier avec des cheveux de mémoire d'observateur manchois, quand le second étrenne sa longue tignasse façon David Luiz ou Matteo Guendouzi. Côté terrain, Léo Milliner (18 ans) et son père Ludovic n'ont finalement pas tellement de choses en commun.
"Tout jeune, il avait cette facilité et cette faculté à jouer avec la tête en l'air comme on dit, avec de bonnes qualités techniques individuelles que je n'ai jamais vraiment eues. Aujourd'hui, on peut dire que l'élève a dépassé le maître", se marre le paternel, désormais assistant d'éducation au collège interparoissial, et qui a rangé les crampons après une dizaine d'années en équipe première au FC Saint-Lô, et quelques autres en réserve.
"La fierté, c'est pour tout le monde"
Samedi 5 octobre, son fils a connu la double joie d'inscrire un but exceptionnel de 50 mètres avec la réserve de Malherbe, puis de connaître une première convocation en équipe de France U19. Ses coéquipiers et lui ont fait le voyage direction Marbella pour un stage et trois matches amicaux face au Danemark (c'était le 9 octobre), la Belgique (le 12) et l'Angleterre (le 15). "C'est une grande fierté pour moi, mais aussi pour ses grands-parents et la famille de sa maman qui sont constamment près de lui. La fierté, c'est pour tout le monde", sourit son père.
Le voir parmi les Bleuets n'est pas forcément une surprise puisque Léo Milliner, qui devrait rapidement signer son premier contrat professionnel avec le Stade Malherbe, a intégré le groupe pro de Nicolas Seube cet été, et connu depuis deux entrées en jeu en Ligue 2. "Étant footeux, c'est 'wouah'. C'est l'aboutissement d'un rêve que moi j'ai pu avoir étant plus jeune. Je vois qu'il gravit les échelons à grands pas. Ce n'est pas facile tous les jours mais grâce à son abnégation, il en arrive là."
"Fais ce que je dis mais pas ce que j'ai fait"
Né à Bayeux, le jeune Malherbiste a tapé ses premiers ballons au FC Saint-Lô où il était entraîné par… Ludovic, à l'époque responsable de la catégorie U6-U7. C'est un pur produit de la formation caennaise, intégrée dès l'âge de 8 ans. Le voilà désormais titulaire régulier avec l'équipe réserve au N3… au niveau auquel évoluait son père il y a 15 ans.
Ludovic Milliner est assistant d'éducation au collège interparoissial de Saint-Lô. - Mathéo Girard
Quand Ludovic est connu pour être un sympathique amateur des soirées saint-loises, Léo est plus sérieux. "À 17, 18 ans, on est censé voir les copains, les copines… Lui, il veut vraiment avoir ce bagage technique pour lequel il faut faire des concessions. Je lui dis simplement : 'Fais ce que je dis mais pas ce que j'ai fait', parce que j'ai fait l'imbécile à un âge où j'aurais dû être cadré et plus sérieux. Sa maman est beaucoup derrière lui aussi."
"Il y a encore du chemin pour arriver là-haut"
La suite, désormais ? Se faire une place un peu plus confortable dans le groupe de Nicolas Seube. "Quand on voit réussir son enfant dans le monde dans lequel on est baigné depuis petit… Je lui souhaite plein de bonheur et de réussite. Il y a encore du chemin pour arriver là-haut."
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Au mois de juin, Léo Milliner passera son bac, qu'il n'est pas question de prendre par-dessus l'épaule. Quand son père a pris de ses nouvelles au téléphone depuis Marbella, il était justement… en train de faire ses devoirs.
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