Surtout connu dans le secteur du jeu vidéo, le casque de réalité virtuelle s'invite dans les hôpitaux désormais. Le CHU de Rouen vient de faire l'acquisition de trois nouveaux casques pour ses patients, financés en partie grâce aux micro-dons du Lions Club de Vernon en partenariat avec le magasin Le Printemps de Rouen, pour un coût global de 12 500 euros.
Ces casques sont utilisés dans le cadre du traitement de la douleur et de l'anxiété. En pédiatrie, le jeune Titouan, bientôt 11 ans, l'utilise régulièrement depuis quelques années. Atteint d'une maladie génétique rare, depuis qu'il a 2 ans il est contraint de se rendre à l'hôpital toutes les deux semaines pour une perfusion, un acte qu'il appréhende et que le casque permet de rendre moins stressant.
Un voyage hypnotique pour calmer l'anxiété
"Es-tu prêt à vivre une nouvelle expérience ?", c'est ainsi que débute la séance d'hypnothérapie avec le casque de réalité virtuelle. Allongé sur son lit médical, casque sur la tête et les oreilles, le jeune garçon est plongé dans un voyage subaquatique pendant que les infirmières lui installent la perfusion, une façon de détourner son attention et de contenir son anxiété. "C'est une espèce de documentaire, là j'ai choisi la plongée sous-marine, c'est un paysage avec de l'eau et pendant tout le long j'incarne une tortue", explique Titouan. Et les résultats sont là. "Cela m'apaise, je ne vois pas la perfusion donc ça me stresse moins… Voir ma main avec la perfusion et le cathéter cela me fait peur." Ici, la séance n'aura duré que quelques minutes.
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La séance a duré une dizaine de minutes pour le jeune patient.
Reportage au CHU de Rouen
"La lutte contre la douleur c'est une priorité depuis des années, on est très nombreux à avoir été formés à l'hypnose conversationnelle avant même l'arrivée des casques VR", explique Julie Benoît, infirmière au CHU de Rouen au centre de la douleur adulte. En effet, les casques sont utilisés aussi bien en pédiatrie que dans les services pour adultes. Cela fait depuis 2019 que l'hôpital Charles Nicolle a intégré ce nouvel outil. Aujourd'hui, l'établissement de santé en possède une vingtaine. "Les casques sont très souvent utilisés pour les douleurs induites par les soins comme la pose d'une perfusion ou une ponction lombaire… On l'utilise aussi dans les sevrages médicamenteux, morphine ou autres, pendant l'hospitalisation", poursuit la spécialiste. Le casque VR peut être utilisé également pour favoriser le sommeil.
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Concrètement il s'agit, pour l'hôpital, de réduire la prise de médicaments. "On utilise toujours le gaz hilarant Meopa ou les patchs de crème anesthésiante, mais c'est vrai qu'on évite un maximum de donner des médicaments aux patients pour l'anxiété… Il y a les effets secondaires et on sait que si on donne beaucoup de médicaments il peut y avoir une addiction."
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