Il y aura peut-être moins de homards que les années précédentes à déguster dans les allées de "Toute la mer sur un plateau". Pour sa 21e édition, samedi 5 et dimanche 6 octobre, le festival de Granville a communiqué des chiffres préoccupants sur le commerce du crustacé décapode. Seulement 20 tonnes ont été capturées puis débarquées à la criée en 2023, soit 42% de moins par rapport à l'année précédente.
Pour autant, réduction des débarques ne signifie pas automatiquement baisse de la pêche. Il y a moins de homards à la Halle à marée parce qu'il y a moins de bateaux qui le pêchent, que ceux de Jersey n'amarrent presque plus à Granville, et que les ventes en direct augmentent.
"Les deux dernières années ont été particulièrement affreuses"
Pour la pêcheuse Emmanuelle Marie, il est certainement moins capturé, mais cette diminution reste difficile à quantifier. Le facteur principal concerne la météo capricieuse, qui prive les petites embarcations de sorties en mer. "On doit être au moins à 30 marées de moins que l'année dernière, dessine-t-elle. Il fait rarement beau chez nous. Les deux dernières années ont été particulièrement affreuses."
Ce constat pose la question de l'impact du dérèglement climatique sur le modèle économique de la pêche granvillaise. "Avant, on avait un creux l'hiver et de gros pics en arrivant aux mois de mai et juin. Maintenant, on fait des captures qui sont plus importantes l'hiver, continue Emmanuelle Marie. On a une pêche qui est plus régulière, harmonisée."
Le homard filerait-il au large ?
Un élément d'explication réside dans le réchauffement de l'eau. Car les homards ne goûtent que très peu les températures supérieures à 18 °C et pourraient avoir tendance à se déporter au large, se figure Emmanuelle Marie. "Les chalutiers, eux, nous disent qu'ils en voient de plus en plus…", note-t-elle. Interrogé, le Comité régional de pêche note une baisse, "surveille" la situation, mais "ne tire pas encore la sonnette d'alarme". Il se questionne notamment sur les interactions entre les homards et les araignées de mer dans les casiers.
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Quoi qu'il en soit, ces changements de comportement ont des conséquences sur l'activité des restaurateurs. Du côté d'Au p'tit mareyeur, on confirme par exemple se fournir parfois en Bretagne lorsque l'offre de homards à la criée n'est pas suffisante.
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